Soumissions en latex

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il y a 7 ans

J’avais quitté l’autoroute depuis une bonne demi-heure. J’entamais ma sixième heure au volant. Ce fichu forum était non seulement inutile, mais surtout loin, bien loin du bureau. Mon estomac ne tarda pas à me rappeler à l’ordre, en même temps que mes yeux, devenus lourds.

Le ciel s’assombrissait, l’automne était bien là. Je n’étais plus dans mon Sud ensoleillé, et me rapprochait des intempéries annoncées à la radio. Je dû me résoudre à m’arrêter dans ce relais pour routiers, le seul implanté sur cette route de campagne monotone, bordée d’arbres hauts qui assombrissaient encore le jour.

Je n’étais pas très motivé, c’était évident. Jacques, mon patron l’avait décidé, et il n’en serait pas autrement. J’avais fait du bon boulot depuis trois ans, réduisant mes congés à la portion congrue, et aider à améliorer les performances de notre « famille », notre entreprise, selon les termes de notre dirigeant mégalo. Je ne lui en tenais par rigueur, j’avais progressé rapidement dans la hiérarchie, et cela avait été grâce à lui. Il me tenait en homme de confiance, et j’essayais de ne pas le décevoir. Car après tout, les primes que je percevait étaient bien relevées.

Dans son esprit, ce forum des inventeurs était une quasi-quinzaine de congés. Je n’avais qu’à aller fureter à l’autre bout du pays, explorant chaque jour les nouveautés proposées, et récupérer des contacts de créateurs et d’innovateurs, afin d’obtenir ultérieurement l’exclusivité de leurs brevets. Je n’étais pas un négociant, mon rôle s’en tenait uniquement à « découvrir des talents », ou des évolutions qui me paraîtraient décisives, et accroîtraient encore notre potentiel de performance.

Je m’étais bien adapté à ce langage entrepreneurial, mais doutais encore de l’intérêt de ma mission de dix jours, et surtout du repos qu’elle représentait. Dans mon esprit, je partais pour dix jours d’ennui.

J’avais terminé ma halte, bénéficié d’un traitement de faveur avec mes deux sandwichs saucisson-beurre, car « la patronne ne travaille plus à cette heure ci normalement ». Je la remerciais tout de même, car elle avait, par ces modestes tranches de pain, stoppé mes douleurs occulaires et mes maux de tête que ma faim faisait naître. J’avais bu, j’allais repartir, non sans avoir pris le temps de feuilleter le journal local, et ses insignifiantes nouvelles pour le simple automobiliste de passage. J’avais bien fait d’observer le ciel, il m’avait conseillé de me munir de mon parapluie. En sortant de l’auberge, les premières gouttes tombaient, et je pressa mon pas pour reprendre ma route monotone aux platanes hauts et denses.

J’allais remettre ma radio en marche, à la recherche de cette présence qui allait cruellement me faire défaut pendant dix jours, onze si l’on inclut ce lundi. La pluie redoubla brutalement sur le pare-brise, et je tressaillis et me redressa sur mon siège, abandonnant l’idée de mettre quelque appareil en route.

f o r ç a nt sur mes yeux comme pour percer ma vision à travers le rideau de pluie, j’aperçus sur le bord de la route une silhouette, pouce levé et encapuchée. J’eus à peine le temps de voir ce visage, bien que déformé par le ruissellement de l’eau sur lui. Un visage jeune, frais, féminin, qui fit bondir mes émotions. En quelques secondes, j’avais vu des traits exceptionnellement harmonieux, emplis de jeunesse, et ce regard si suppliant… Je freinai presque brutalement, et immobilisa le véhicule sur le bas côté, presque collé contre un platane, la route étant demeurée diablement étroite.

Avais-je halluciné ? Je n’avais même pas pris le temps de contrôler si un véhicule me suivait, j’aurais pu dramatiquement détériorer un séjour qui s’annonçait déjà mal parti.

Je respirait un grand coup, lorsque qu’un toc-toc cogna la vitre passager : c’était la « créature »! La fenêtre nous échangeâmes les mots basiques d’auto-stoppeur à conducteurs, s’assurant que son chemin était sur ma route. Il l’était. Enfin, il était sur LEUR route. Le « nous » qu’elle avait prononcé, f o r ç a nt sur sa petite voix pour couvrir le bruit de la pluie battante, m’avait surpris. Tournant plus encore la tête vers l’arrière, j’avais découvert une autre silhouette, féminine également, mal abritée sous une veste imbibée d’eau, une forme semblable à un gros sac posé entre les jambes.

Elle n’aurait pas été sur mon chemin, elle n’aurait pas pris la même direction, elle aurait été accompagnée de dix personnes, j’étais sous ce charme étrange, quoiqu’il arrive. Je devais « assurer », et une fois l’itinéraire assuré, je bondis hors du véhicule, ouvrit le coffre et y déposa certaines de leurs affaires pendant qu’elles s’arrangeaient pour rentrer au plus vite dans le véhicule, et y disposer le reste de leurs affaires. Je n’étais pas mécontent de l’allure de ce véhicule de location, plus reluisant que le presque-tacot, de dix ans d’âge, que je persévérais à faire fonctionner de coutume, en me rendant au travail.

Cette fois, le trajet s’annonçait mieux que prévu.

Nous reprîmes la routes, pendant qu’elles arrangeaient tant bien que mal leurs bagages, fouillaient leur sac, glissaient leurs veste et manteau hors d’elles pour les poser sur leurs genoux. La « créature » avait pris place sur le siège avant. Elle avait dirigé la manoeuvre, mené les négociations gagnées d’avance, et gagné implicitement ce droit à « la bonne place », celle dont on rêve lorsque l’on est e n f a n t .

Moi-même j’étais redevenu a d o l e s c e n t . Je guettais scrupuleusement la route, veillant à ne pas perdre le contrôle du véhicule sous la pluie devenue orageuse, mais, feignant l’indifférence, je jetais quelques regards furtifs et, pensai-je, indécelables, vers cette « créature » que je découvrais.

Mince, jeune, probablement la vingtaine à peine passée, les cheveux châtains raides et longs, attachés par un simple « chouchou », et imbibés d’eau, qui ruisselait sur son visage, et semblait viser le léger piercing qu’elle avait apposé sur son sourcil gauche, travaillé, redessiné. Une bimbo sage, pensais-je.

Son regard faisait plus que son âge. Vif, fonceur, déterminé, occupé. J’aurais donné n’importe quoi pour m’immiscer dans ses pensées. J’avais probablement déjà envie d’elle. Après tout, nous ne devions probablement avoir moins de dix ans d’écart, tout au plus. Elle portait des baskets, trempées comme ses cheveux, remontant sur un jean classique mais moulant, et sur lequel s’abattait un pull de coton ou de laine noir, zippé en diagonale depuis l’épaule, et que j’avais découvert lorsqu’elle avait réussi à ôter son long manteau de vinyle noir.

Son visage enregistré, et au fil des kilomètres, mon attention commençait à se focaliser sur cette étrange objet qu’elle gardait sur ses genoux, les mains posées dessus, agitant nerveusement son pouce dessus, réajustant de l’autre main une petite bague ornant son majeur. Noir, brillant, humide, ce manteau. Il craquait au moindre de ses mouvements, et ce détail sonore, pourtant insignifiant, attisait mon désir. Je me perdais un instant ou un autre, à m’imaginer caresser cet objet, devenu presque autant cultissime que « la créature ».

J’avais jeté quelques regards dans mon rétroviseur, pour prendre connaissance de son amie. Blonde aux cheveux longs, probablement du même âge, apparemment légèrement potelée, les yeux clairs. Le même piercing au sourcil, mais un cruel manque de charme, comparativement à la passagère assise devant elle.

Son regard en disait moins sur elle, elle remuait moins aussi, avait juste posé sa veste en jean sur un sac, probablement pour éviter que la banquette arrière ne prenne trop l’eau.

Soyons francs, en d’autres circonstances, je lui aurais probablement offert un verre, et tenté de la séduire. Mais elle ne soutenait pas la comparaison, dans ce véhicule. La créature avait « match gagné ».

Selon le radar GPS posé sur le tableau de bord, j’en avais pour près de trois heures de route encore, et elles moins de deux, en ma compagnie. Mais j’avais étrangement du mal à engager une conversation, trop absorbé à contempler du coin de l’oeil ma passagère, et sans doute ému. Certainement.

« Vous allez où, vous? » lança-t-elle.

Une fois encore, elle avait pris l’initiative.

– Un forum, à trois heures d’ici. Sans intérêt, mais c’est le boulot.

J’étais parvenu à répondre, sans laisser transparaître dans ma voix ce désir, qui me donnait l’impression de sauter aux yeux du monde entier. Mon coeur palpitait, je l’étouffait, et il se calmait progressivement.

– Et vous ? repris-je

– Chez une amie. Enfin des amis. Passer quelques jours, sous la pluie » souria-t-elle.

Je vis ses yeux ! Bleus, expressifs, s’adaptant à la moindre parole. Et elle m’avait regardé, juste au moment où j’avais tourné la tête vers elle. Mon coeur battait à nouveau la chamade!

– Encore merci » reprit-elle

– C’est naturel. Vous n’alliez pas finir trempées comme des soupes, tout de même!

– C’est déjà fait » plaisanta-t-elle à nouveau.

Son imper craquait, mais je tentais de me détourner de cette attention là, pour suivre la conversation qui s’enclenchait progressivement. Une conversation à deux, parfois ponctuée par son amie.

La créature avait un nom : Jessica, que tout le monde appelait Jessie. Elle avait 21 ans, depuis peu, aimait voyager, découvrir, détestait les téléphones portables, mais comprenait qu’on puisse s’en servir. Elle n’aimait pas ce qui était trop conventionnel, ces artistes que l’on entend nuit et jours à la radio, ou ces émissions que tout le monde regarde, parce que tout le monde les regarde. C’était confirmé, elle avait un caractère en acier trempé.

Mylène avait bientôt 22 ans, était secrétaire depuis peu, et ne faisait que des phrases courtes. Elle avait beau avoir une belle chevelure blonde, ça ne faisait pas tout. J’avais pris parti, dès le début.

Nous fûmes retardés à un passage à niveau, et arrivions presque à leur destination. Il était plus de sept heures, il faisait nuit, il pleuvait toujours, même si l’orage ne grondait plus, et que le ruissellement de l’eau était devenu moins dense.

– Vous allez jusqu’au bout ? demanda Jessie

– Pardon ? répondis-je, surpris

– A votre destination. Vous allez vraiment encore conduire une heure?

– Il le faut bien », répondis-je platement, sans trop savoir quoi dire

– Votre forum commence demain. J’appelle mon amie, on vous héberge pour ce soir. On vous doit bien ça » reprit-elle.

J’hésitais, m’excusais car ça devait probablement déranger, mais n’attendais qu’une chose : qu’elle insiste.

Elle appela son amie, et confirma l’invitation, que j’accueillis par un « merci » que je trouvais pathétique. Ca ne s’arrêterait pas là. L’angoisse de sa présence, de ne pas « être à la hauteur » de je-ne-sais-trop-quoi, de je ne sais trop quel délire de ma part, se mêlait à l’excitation que généraient sa voix, et son minois déterminé.

Nous arrivâmes à notre destination, un village si petit qu’il fut traversé en quelques instants. Un chemin de terre, puis le franchissement d’un large portail plus tard, probablement perdus dans la campagne – il était difficile de tout distinguer de nuit – j’immobilisais le véhicule, devant une maison imposante, avec étage et un vaste jardin à peine éclairé.

En entrant, je fis la connaissance d’Angélique. La trentaine, probablement, blonde, brushing récent et mêches platines, pouponnée. Ses yeux noirs renf o r ç a i t cet air dominateur que lui donnait son allure. Une chemise blanche, satinée, glissée dans une jupe noire, et des chaussures ouvertes, à talons pas très hauts, mais très fins. Et surtout, ce corset qui enserrait sa taille, sur sa chemise et sa jupe… Ses hanches paraissaient compressées, redessinées par cet apparât que je qualifia dans mon for intérieur de « sexuel ». L’intérieur, ce que j’en aperçu, était quelconque. Une grande table, une cheminée, probablement une large cuisine au fond.

Je découvris aussi Jean-Marc, dont je devina qu’il était l’époux d’Angélique. Plus agé, pas de beaucoup, cheveux très bruns, courts. Et très chic, dans sa chemise ocre et son pantalon à pinces. Les tatanes en cuir qu’il portait ne dégradaient absolument pas son allure. Son sourire était accueillant, sa politesse digne des meilleures éducations. J’en étais presque gêné.

Les présentations rapidement exécutées, on m’indiqua l’escalier, à droite de la porte d’entrée, pour aller quitter mes affaires. Jessy me précéda pour m’indiquer le chemin. En montant à l’étage, je laissais mes yeux rivés sur sa croupe, sans forme superflue, et qui faisait allègrement dér a p e r mon imagination. J’imaginais mon bureau, cette secrétaire – Jessy, bien sûr – déshabillée à la va vite, et pleine action, gémissants comme jamais. Ou encore ce bain doux, où les peaux se frottent, où le rituel dér a p e vers la jouissance pure.

Mylène ne nous suivit pas, elle alla au fond du couloir. Jessy et moi nous étions arrêté devant le première porte, en bois, qu’elle ouvrit en me lança un sourire, qui manqua à nouveau de me faire chavirer. Avais-je été drogué? Je commençais à verser dans des pensées paranoïaques.

Une chambre simple, simplissime même. Toute en longueur, un petit lit d’un côté, un grand de l’autre. Je m’installais modestement près du petit lit. En face de moi, un bureau, refermé à clef. Juste des tableaux, sans aucun rapports les uns avec les autres. Trois tapis de sol, disposés près des lits, et une fenêtre, au-dessus du grand lit, fermée, tout comme les volets extérieurs.

J’arrangeais mon sac, réorganisais mes affaires. J’en n’avais que pour une nuit, inutile de tout déballer. Jessy…posait également ses sacs. Elle commençait à les vider, près du grand lit. J’étais étonné, ému, excité, horriblement gêné. Tout à la fois. Je décidais de me faire petit, mais elle tressaillit : elle avait oublié son imper sur le sac de son amie, et me demanda d’aller le chercher.

« Tu peux y aller s’il te plait? Troisième porte sur la gauche » lança-t-elle, comme sûre de mon obéissance. Elle m’avait subitement tutoyé, pris mon contrôle.

Effectivement, j’y alla.

Je frappais à la porte, qui s’ouvrit sous mon modeste mouvement du poing. Un léger gémissement bruissait, un gémissement masculin. Il y avait une petite pièce sur la gauche, au fond, probablement une salle d’eau. Je reconnu un soupir, ce soupir caractéristique, celui de l’effort érotique. En m’approchant discrètement je fus sidéré : Jean-Marc, adossé au lavabo, tenait entre ses mains la tête de Mylène, accroupie devant lui, et qui exécutait un mouvement sans aucune ambiguité. Elle le goûtait, il fermait les yeux, puis me surprit en les ouvrant.

Il esquissa un petit sourire, puis engagea un mouvement du bassin vers Mylène, comme pour célébrer une quelconque victoire. L’homme BCBG que j’avais vu n’était surement plus très loin du coït, fier de l’être, et vraisemblablement exhibitionniste. J’étais stupéfait!

Jean-Marc ne broncha pas, il continua son affaire. Mylène en vit rien, et, horriblement gêné, je quittais vite fait la chambre.

Pas d’imper, il fallait expliquer pourquoi à Jessy. Revenu dans ma chambre, deuxième surprise : Jessy était appuyée sur le mur en face du lit, son imper enfilé, et fermé. Elle portait maintenant de longues cuissardes de vinyle, qui disparaissaient sous l’imper.

« Assieds-toi » dit-elle froidement, souriant puis se rétractant, en désignant le lit.

J’obéis!

Que voulez-vous faire, face à ce spectacle? J’avais tout imaginé sur cet imper, pendant le voyage. Mais certainement pas ça. Ca dépassait mes espérances. Je voulais prendre Jessy. Maintenant.

Elle ferma la porte, tourna la clef, la posa sur le grand lit.

Elle vint à mes côtés, s’assis. La fente de son imperméable entre ses jambes laissa découvrir un nouveau trésor : elle portait une sorte de jupe ou de robe, en latex vert militaire. Je connaissais cette odeur, j’avais quelque fois usé d’un de ces articles à des fins personnelles. Mais là…Elle défit son imper, mais le laissa sur ses épaules. Il laissait entrevoir cette robe militaire, toute en latex, moulante, terriblement affriolante. Je n’avais plus la moindre idée d’où j’étais, ni pourquoi j’étais là. Ni d’où j’en étais.

Elle sourit, glissa sa main sur ma joue, m’embrassa, glissa sa langue dans ma bouche. Sa main glissa sur mon corps, sur mon pantalon, qu’elle commença à dégraffer. En une série de baisers, elle descendit le long de mon torse, et s’immobilisa entre mes jambes. Assise à mes côtés, accroupie sur moi, elle m’offrait ce que Mylène offrait à Jean-Marc.

Et c’était rudement bien fait. J’étais sidéré, elle usait de ses mains avec imagination, sa bouche faisait le reste. Je commençais à perdre le contrôle de moi, elle accélérait. je caressais sa robe, ses cheveux. Elle plaqua ma main posée sur ses cheveux avec vigueur, comme pour s’humilier. Je le fis avec hésitation, elle insista. Je devais appuyer par à coups sur sa nuque, sans trop f o r c e r. Je n’en pouvais plus. Elle termina, prenant le soin de diriger le jet sur mes vêtements, beaucoup, et sur ses lèvres, un peu. J’eus un étourdissement. Je vis mon visage dans le miroir : béât, stupidement béât, pourpre sur les joues, haletant. C’était inimaginable. Où étais-je tombé?

Elle s’était relevée, emprunta une petite porte que je n’avais pas remarquée, celle d’une salle d’eau.

« Prépares-toi, on va sans doute manger dans pas longtemps » glissa-t-elle, se faufilant à côté.

Je restais étendu quelques instants. Je pris quelques affaires, et pris la direction de la salle de bains. Jessy avait quitté son imper. Elle portait divinement bien cette robe courte de latex vert militaire, ses cuissardes noires rejoignaient sa robe. Elle me regarda, s’approcha, m’embrassa, puis m’indiqua de nous rejoindre en bas, dès que possible.

Je pris une douche, et repassa en moi ces images ubuesques.

En bas, de nouvelles surprises m’attendaient.

Je vis Agélique…changée. Elle portait une catsuit en latex, d’un bleu transparent. Il se terminait par des mitaines noires, qui laissaient dépasser ses (faux?) ongles longs et blancs. Elle portait un corset en latex noir, des cuissardes noires, et, autour du cou, une collier serré, dont partaient une série de chainettes qui descendaient le long de son corps, glissaient parfois dans son entre-jambes, et remontaient à sa taille.

J’eus un instant d’arrêt. Elle me sourit, s’avança vers moi, glissa furtivement sa main sur ma joue, comme pour marquer sa supériorité, puis sourit à nouveau. Je me sentais pathétiquement sans initiative.

J’observais le spectacle, j’assistais à une représentation. Pire : j’étais…à leur merci.

« C’est très agréable ici » dit Angélique, m’indiquant du doigt la direction des canapés, de cuir noir, disposés en U, adossés à la grande table. Un apéritif était prêt à être servi. Jessy était déjà assise, sirotait un martini, souriait, sûre d’elle, sûre comme ces personnes que la nature a gatées, encore plus sûre que ça. Elle m’indiqua une place, puis se déplaça en face de moi.

Je vis arriver Mylène, changée. Toute en latex noir…Une catsuit, des gants, de petites chassures à semelle épaisse, un corset. Seul sa tête et sa crinière blonde dépassaient de son collier de cuir noir, entouré d’anneaux. Elle était terriblement plus sexy comme ça. Elle pris place avec nous. Jean-Marc arriva le dernier, inchangé, sans doute toiletté à en juger par l’odeur d’eau de toilette. Son sourire était redevnu d’un courtois digne de confiance, il commença à nous servir. Je pris un whisky, il me fallait au moins ça.

« Vous vous sentez bien ici? » questionna Angélique, élégante et souriante?

Son corps était parfait, la trentaine rugissante, voire plus. Elle jouait de sa prestance, ses mouvements étaient une représentation permanente, elle dominait son sujet. Elle nous dominait.

  • J’ai eu le plaisir de découvrir, répondis-je.

Jessy lança un petit rire, croisa ses jambes ostensiblement, laissant dévoiler une légère étoffe de latex noir, sans doute un string, ou un dessous minimaliste. Je me sentais à nouveau excité, et gêné. Mylène se tenait très droite, peut-être tendue par le corset-réducteur-de-taille. Quelle souffrance, pensais-je. Mais quel plaisir à voir cela, pensais-je aussi, honteux. J’étais en train de découvrir mille choses.

J’avais, comme tout le monde, fantasmé sur une chose ou une autre. Le latex aussi. Mais je n’avais jamais imaginé pareille rencontre, pareil hasard. Le second whisky qui me fut servi commença à influencer mes pensées. Et si j’étais en plein sommeil? J’eus un sentiment de regret formidable.

J’étais envieux, j’entendais les bruits des latex, lorsque Angélique ou Jessy s’approchaient de la table basse pour picorer. Mylène restait immobile, figée. Malgré mes deux verres et l’alcool, je distinguais clairement l’odeur des latex. Je vis une goutte du sueur descendre le long de la joue de Mylène : l’excitation me gagnait, mon s a n g bouillonnait . Et l’alcool me détendait.

Jean-Marc souriait, menait la conversation sur l’élégance des demoiselles, puis sur la structure du haut plafond et des poutres apparentes de la maison, ou encore sur la façon dont on doit doser le rhum, pour qu’il libère tout son arôme. Il était à l’aise. D’où se connaissaient-ils tous ? Je n’osais le demander. J’étais totalement étranger à ce monde, terriblement envieux de m’y glisser, entre fétichistes, et en même temps méfiant, dépassé, désorienté.

« Mylène, il va être l’heure, nous allons passer à table » lança Angélique.

_ Oui madame, répondit Mylène, baissant la tête.

Son air était devenu grave, offerte, soumise. J’étais une nouvelle fois étonné.

_ Prend position ma chérie, sur Monsieur » reprit angélique, montrant Jean-Marc du regard.

Mylène se leva péniblement, s’agenouilla sur le canapé, posa sa tête sur les cuisses de Jean-Marc. Sa croupe au ciel, latexée, noire, luisante, était un spectacle magnifique.

« Jessy, je t’en prie » ordonna Angélique.

Jessy se leva, ouvrit le bas du buffet, dont elle sortit un plug, de couleur rose. Elle dézippa le latex de la croupe de Mylène. J’y découvris qu’un objet bleu, qui s’avéra être un godemichet, avait été positionné dans ses lèvres, pénétrant largement la jeune fille. Jessy le retira délicatement, et applica un gel dans la totalité de la fente de sa compagne, remontant vigoureusement sur la zone anale. Elle y inséra un doigt, progressivement.

Jean-Marc caressait la tête de la jeune fille, Angélique observait, impassible. J’étais une nouvelle fois momifié. Jessy inséra l’objet dans Mylène, vérifia de nombreuses fois l’écartement de sa victime, qui commençait à gémir, serra sa main sur le rebord du canapé, plissa les yeux.

« C’est parfait » conclua-t-elle, en refermant la catsuit de son amie. Elle regarda Angélique d’un air satisfaite.

On emmena Mylène à table, sur une chaise, que je découvrit par la même occasion. Dotée de harnais, elle permit d’attacher la soumise par les pieds, par la taille, et même reliée au meuble par le coup, au moyen d’une chaine, cliquetante. Elle se tenait droite, les bras posés sur la table, les poignets reliés entre eux par une autre chaine. Son regard, baissé, soumis, figé, semblait comme concentré sur son orifice. Elle s’habituait à son engin, docilement.

Angélique me souria à nouveau, puis glaça Jessy du regard, en lui lançant un « ensuite ? » plus affirmatif qu’interrogatif. Son visage de créature changea du tout au tout, presque appeuré. En une question, ou plutôt en un ordre, incisif et parfaitement maitrisé, elle avait été soumise. Elle baissa la tête, puis me regarda, avec compassion.

« Nous t’accueillons sous notre toit, mais du dois te conformer aux règles » me dit-elle, à regrets. J’ai vu de la tristesse dans ces propos.

Ce soir là, j’ai basculé.

– Soit. Quelles règles ? demandais-je

– Tu es novice, reprit Jessy, tu dois apprendre.

– Il y a une hiérarchie, coupa net Angélique. On peut la gravir. Avec du temps.

La maitresse de maison maniait à la perfection l’expression « mer de fer dans un gant de velours », visiblement. Ou un gant de latex, comme vous voudrez.

Jean-Marc me regardait, assis près de Mylène. Il était d’un calme absolu.

Je commençais à ressentir nettement les rapports d’obéissance qui régnaient ici. Et commençait aussi à comprendre que si j’acceptais les règles du jeu, je n’allais pas repartir de sitôt.

– Mais quelles sont ces règles ? repris-je, acquiescant implicitement ma soumission.

– Ta tenue n’est pas correcte, répondit Angélique. Laisse faire Jessy, et nous t’aimerons, comme nous aimons chaque personne séjournant ou vivant ici.

Comment faisait-elle ? Elle dirigeait tout, rien qu’à l’intonation de sa parole. Sèche et douce à la fois, inquiétante et désirable à la fois. J’enviais Marc. Où l’avait-il rencontrée ? Que faisaient-ils tous les deux ? Etais-je tombé dans un piège ?

– Viens, suis moi, me dit Jessy.

– Non, ça se passera ici ! coupa Angélique

– Ici ? questionna Jessy

– Oui, ne perdons pas de temps.

Angélique gagnait en autorité à chacun de ses propos. Sa courbe, digne, fière, entretenue, ses yeux noirs, glaçants et sexy, son attitude, dirigiste et glamour, étaient un mélange détonnant. J’apprenais d’elle à chacun de ses mouvements.

Jessy réapparut, les bras chargés d’affaires, de latex, évidemment. Et j’en avais envie.

Angélique m’ordonna de me déshabiller, entièrement. J’obéis. Je n’étais plus moi-même, de toute façon. J’étais : autre.

Nu, à peine gêné, un peu excité aussi, ce qui devait se voir, j’attendais la douce sentence. Jessy me passa une huile, puis une catsuit noire, pas trop serrée. Pendant qu’elle zippait mon dos, je sentais déjà une forme de chaleur. Je portais également un slip ouvert sur le devans, recouvert par ma tunique noire, identique à celle de Mylène. Ma gorge se serra un peu sous l’effet du serrage, mais je ne fus pas mal à l’aise. Je ne reçus par de gants. J’enfila une paire de chaussures noires, puis des harnais de cuir, autour de mes chevilles, de mes poignets, et un collier identique à celui de Mylène.

J’étais bien là dedans, j’aimais respecter les règles de cette maison.

Je sentis une autre odeur : Jean-Marc venait d’allumer un feu de cheminée.

Jessy amena une sorte de tabouret étrange, très bas, formé de trois plateaux, à l’image d’un podium. Elle ne souriait plus, obéissait docilement, presque à regrets. Son attitude se rapprochait de Mylène, toujours immobile, mais que Jean-Marc avait rejoint, et qui commençait à lui caresser la nuque.

Là, je sentis que ça allait prendre une autre tournure.

« Allonge ton ventre sur la partie haute » expliqua Jessy.

Je m’agenouilla donc sur une marche, posa mon ventre et sentit déjà Angélique en train de crocheter les harnais de mes pieds. J’étais déjà immobilisé ! Jessy dirigea mes mains vers l’avant du podium, et bloqua mes poignets à l’aide de mousquetons. J’étais offert comme Angélique, soumis, désormais physiquement.

C’était excitant, mais terrifiant à la fois. Je craignais le pire, lorsque je sentis qu’on dézippa ma croupe.

« Non ! » lâchai-je.

Personne ne réagit, visiblement habitué au rituel.

J’avais le sol pour seule vue, j’entrevoyais juste la table basse de l’apéritif. J’étais offert. J’entendis Jessy, dans mon dos, parler.

– Je m’en occupe, Maîtresse.

– Oui, montres moi où tu en es, reprit la voix d’Angélique.

Je sentis qu’on me lubrifiait. Cela dura bien plus longtemps, de mon point de vue. Jessy prenait visiblement soin de sa nouvelle proie. Je ne pouvais rien faire, et devait admettre mon état. Me déstresser, me laisser faire.

Son doigt entra, je le sentis, j’eus chaud. Je sentais qu’il glissait, j’étais étonné de cela. Elle changea de doigt, et je m’y habitua assez vite. J’eus plus de difficultés lorsqu’elle doubla ses phalanges. La séance dura, elle évitait visiblement de me faire souffrir.

Angélique assénait des « Bien, bien », ou des « plus vers là », visiblement aux premières loges du spectacle.

Je dû fermer les yeux, la douleur me gagna. Pas un déchirement, mais un bleu.

– Il est dedans, clama Jessy. Je n’en revenais pas. Elle pivotat l’engin, relubrifia, pénétra et repénétra. Je m’y étais fait, mais c’était terriblement incommodant.

Je fus détaché et attablé. s a n g lé aux chevilles et au cou, mes poignets liés à ma chaise, pour ne pas me libérer, mais suffisamment pour manger. Angélique s’assis en bout de table, Jessy à côté de moi. Elle passait de temps à autre sa main gantée sur ma cuisse, en guise de soutien.

Oui, j’avais mal. Mais la sensation du latex m’aidait. Des sensations totalement contraires, sur lesquelles mon esprit focalisait. J’avais raté la discussion entre Angélique et Jean-Marc, observait parfois Mylène, sentait parfois la présence de Jessy, et baissait surtout la tête.

Ce soir là n’était décidément pas comme les autres.

Je n’avais pas vraiment de goût. Je n’ai fait que manger pour éviter la faim. Mon esprit était ailleurs, attiré par d’autres attentions, possédé par certains des convives assis autour de cette table.

A vrai dire, je me délectais de chacun de mes gestes. La pellicule de latex se collait progressivement sur moi, épousait mon corps, lovait chaque recoin de ma peau. J’étais nerveux, terriblement excité. Honteux aussi, mais impatient. Une foule de sentiments se heurtaient en moi. Je me remémorais mon réveil, ce matin là, et mesurait tout ce que j’avais vécu depuis mon arrivée sous ce toit. Je souffrais aussi, physiquement. De moins en moins. Je pense qu’en fait, j’en voulais davantage.

Mon regard se portait le plus souvent sur Mylène. J’admirais sa tenue. Son latex était d’un noir luisant exceptionnellement attirant. J’avais envie de me blottir contre elle, sur elle, sous elle, avec elle. Je comprenais la difficulté qu’elle éprouvait à éxécuter des gestes précis. Le latex de ses gants chassaient les sensations du bout de ses doigts. Prendre son verre pour boire une gorgée d’eau devenait un périple qui nécessitait une grande attention. Le latex nous rappellait ce que nous avions oublié : la conscience de nos mouvements.

J’étais assez figé sur ma chaise. Une attitude trop brusque m’attirait un rappel douloureux, sous moi, en moi. Ce corps étranger commençait néanmoins à s’unir avec mon enveloppe charnelle. La fusion s’opérait également avec ma tenue. Ma seule gêne était au final ce collier, qui enserrait quelque peu ma gorge, et m’obligeait encore plus à surveiller mes mouvements. Je ne pensais pas qu’un costume puisse soumettre à ce point.

Mylène fut prise juste après le dessert. Ses Maîtres, nos Maîtres, en décidèrent ainsi. Son assiette otée, libérée de sa chaise, elle fut accroupie, ventre contre table, les jambes écartées. Jessy dû à nouveau ouvrir sa catsuit, et la masser lentement. Angélique la suppléa, juste après avoir enfilé deux gants de latex noir, pour recouvrir ses mitaines. Elle agitait légèrement l’objet inséré en Mylène, mais préférait visiblement laisser glisser ses phalanges latexées le long des lèvres de sa soumise. Même si la notion du temps commençait à s’évaporer de mon esprit, je pouvais encore mesurer que le malaxage fut long, et probablement délicieux. Angélique doigta progressivement sa proie, qu’elle fit haleter en accélérant le va-et-vient de sa main.

Jean-Marc prit le relais. Basiquement. Il devint à nouveau un autre homme lorsqu’il dégraffa son pantalon. Deux mains gantées se posèrent sur mes joues : c’étaient celles d’Angélique, qui étalait sur mon visage l’humidité de Mylène. Par la même occasion, elle f o r ç a i t ma tête à se tenir en direction de la scène qui était en train de se dérouler sous mes yeux. J’étais contraint d’y assister, et, avouons-le, j’y aurais assisté quoiqu’il arrive.

En face, Jessy maintenait les bras de Mylène sur la table, pendant qu’elle subissait les assauts frénétiques de Jean-Marc. Sans m’en rendre compte, je me mis à haleter lorsque que la soumise lacha ses premiers râles de plaisir. Je me délectais du bruit du latex, agité par les coups de reins de Jean-Marc. De temps à autres, je bougeais un bras, pour entendre ce son que j’avais définitivement apprivoisé. Je commençait à admettre et à me délecter de ma soumission. Et de celle des autres.

La danse achevée, Jessy s’appliqua pour refermer la tenue de Mylène.

Elle fut cagoulée. C’était un délice à voir. Une vague capuche de latex, d’abord posée sur sa face. Ses cheveux attachés furent hissés à travers une ouverture étroite, et Jessy prit le temps de les arranger pour éviter toute souffrance. Puis les deux montants de latex furent ramenés derrière le crâne, et progressivement zippés. Deux lanières permettaient d’achever le travail jusqu’au cou, qui fut ensuite relié à une laisse.

En face de moi se tenait désormais un individu lambda, qui n’était femme que par ses formes, sa crinière blonde très visible sur son accoutrement de latex noir, et enfin par le souvenir que j’en avais. Dans cette posture, sa personnalité n’avait – provisoirement, mais je ne le savais pas encore – plus d’existence. L’être que j’avais en face de moi ouvrait sa bouche par intermittence pour récupérer la dose d’oxygène que son corps réclamait. Il n’avait plus de nom, plus d’appartenance religieuse, de patrie ou de famille. Sa famille, c’étaient désormais ses Maîtres.

Les mains enchainées derrière le dos, Mylène fut dirigée hors du salon par Jean-Marc, qui déposa un baiser sur les joues d’Angélique, et la gratifia d’un « bonne nuit » aussi tendre que surprenant.

Jessy libéra mon rectum quelques instants plus tard, sur ordre de la maitresse de maison. Là encore, des sentiments contraires heurtaient ma sensibilité. J’en étais libéré, la contraire physiquement avait disparu, mais il me manquait désormais quelque chose. Aux alentours de cette zone, le latex avait été décollé de moi, et n’épousait que sommairement mes formes, à l’inverse du reste de mon corps, qui n’avait pas été libéré de sa pellicule élastique depuis le début du repas. J’avais été mis sur le canapé noir à nouveau. Jessy s’agenouilla près d’Angélique qui s’était assise en face de moi. Nous buvions du champagne.

« Tu as fait dont de toi. Je t’en félicite. Tu as accepté les règles de cette demeure. Saches les respecter jusqu’au bout, et tu gagneras en estime, et en droits. Je te déconseille vivement de te risquer à les enfreindre » m’expliqua Angélique, à la fois souriante et autoritaire. Sa voix et son regard étaient diamétralement opposés. Elle savait à la fois adopter un ton doux, et soumettre les personnes qu’elle fixait des yeux. J’en découvrais toujours un peu plus sur son regard. Qu’il dure une seconde ou une heure, il avait cette même f o r c e , que j’admirais.

« Mylène ne représente plus grand intérêt pour ce soir. Mon époux, son Maître, se charge de sa nuit. Ce soir, tu es mon objet » reprit-elle.

J’ai probablement blêmi. Si les faits étaient avérés, ils n’avaient encore jamais été dits. Cette fois, j’étais entièrement entré dans cet univers parallèle, dans cette atmosphère pesante et excitante qui régnait dans cette maison.

– M’entends-tu ? reprit Angélique, en haussant le ton.

Elle avait haussé le ton ! Pour la première fois ? J’étais extrêmement mal à l’aise.

– Oui, oui, j’entends, répondis-je, apeuré.

– Pardon ? J’exige que tu me désignes distinctement quand tu t’adresses à moi ! Je suis ta Maitresse ! gronda Angélique

– Oui Maîtresse, pardon Maîtresse, dis-je platement.

Ah ce spectacle…Angélique fit ôter ses chainettes par Jessy, une à une. J’observais avec attention les mouvement de son corps, ce latex bleu qui les épousaient, ces petits craquements que la matière ne manquait pas d’émettre. Je pense que je voulais être en elle, dans le feu de l’action, stimulé par les bruits de nos tenues en mouvement.

– Ce soir, tu es mon objet, avait-elle dit. J’étais je crois, devenu très impatient de savoir comment.

J’étais à sa merci. Dans ma tenue, la chaleur grimpait en flèche, comme si ces deux peaux venaient de fusionner. L’odeur m’étourdissait, l’a l c c o l m’y aidait aussi. Ma vue était comblée : Angélique, diablement dominatrice, et Jessy, à genoux, dans sa tenue verte, qui m’avait offert une divine surprise lorsque nous étions arrivés, et que j’avais pourtant progressivement oubliée, rangée en arrière-plan de ce que j’avais vécu par la suite. Cette euphorie qui me gagnait était assez inattendue.

Angélique s’était levée quelques instants, pour emprunter une porte en bois qui se dérobait sous les escaliers, et que j’avais à peine remarquée. En son absence, Jessy changea de nouveau. Elle me regardait, et souriait, les mains sagement posées sur ses cuisses. Sa robe, très courte dans cette position, laissait entrevoir ses charmes. J’aimais sa tenue, mais elle s’était comme banalisée au fil du temps et des évènements.

Ce sourire, lui, était resté au moins autant envoutant qu’aux premiers instants. Sinon davantage. Je me remémorais la silhouette que j’avais aperçue dans l’après-midi sous la pluie battante. Je mesurais ma chance. En fait, j’avais tout oublié. Le travail, mes obligations, tout le reste aussi.

Notre Maîtresse revint, un sac à la main. Elle le disposa sur la table, et en ôta une cagoule de latex noire. Elle ordonna à Jessy de se déshabiller, ce que fit la sublime créature, dont le sourire avait laissé place à cet air de soumission qui m’avait tellement surpris. Elle nous dévoila son anatomie sans mot dire, avec élégance, avec la fraicheur de sa jeunesse, sans se hâter. Pour la première fois, l’œil d’Angélique trahit une émotion, une sorte de plaisir, à la vue de ce corps dénudé. Peut-être s’en aperçut-elle ? Cela ne dura que quelques secondes, puis il reprit son air sévère avec une facilité déconcertante.

Mais moi aussi, j’avais fait une erreur : j’avais sourit. Comme vexée, ou peut-être à l’affût du moindre écart de ma part, Angélique se leva, saisit brusquement la cagoule qu’elle dézippa, et la tendit à Jessy en lui ordonnant de me la passer. Sa soumise s’éxécuta, sans hâte, toujours attentive au sort des autres.

Ce fut d’abord le noir total, accompagné d’une forte odeur de latex. Je laissais Jessy gérer son affaire. Elle replia les bords sur ma nuque, ajustant la face pour me permettre de respirer le plus aisément possible, puis referma le tout. Mon champs de vision s’était réduit, j’entendais distinctement le reflux s a n g uin de mes oreilles, et le chant du latex. Ma cagoule tombait sur mon cou, mon collier avait été dénoué puis reposé par-dessus ; j’étais désormais ensevelli dans cette matière.

On m’apposa ensuite des chaînes, dont j’entendais les cliquetis tout autour de moi. J’avais été comme menotté, une autre chaine assez large reliait mes pieds sans m’empêcher de marcher. Une autre parcourait mon cou, mes poignets, mes cuisses et mes chevilles. Je fus alors dirigé vers la porte située sous l’escalier.

C’était Alcatraz ! Derrière la porte en bois, un minuscule sas créé par une deuxième porte de bois et de fer, extrêmement massive. Jessy eut du mal à la faire pivoter : elle donnait dans du vide, sur des escaliers en pierre, qui menaient au sous-sol. Je descendis péniblement, mais n’oubliait pas de me délecter de ces mouvements que l’on m’offrait, et qui me permettaient d’apprécier ma tenue. Je m’eff o r ç a is également de conserver une respiration régulière, alors que ma température corporelle continuer à grimper.

En bas, j’étais devant un tout autre spectacle. Des murs en pierres épaisses, un plafond gris et assez bas, et, disséminées de chaque côté du long couloir : des grilles, refermant des geôles, plongées dans la pénombre. Je fus étonné par la l’étendue de ce couloir. Nous marchions et nous faufilions vraisemblablement sous le jardin. Nous entrâmes dans l’une des geôles, éclairée de néons blancs et rouges. Un vaste rideau de vinyle séparait la grille de l’intérieur de la cavité, qui allait selon toute vraisemblance me servir de chambre.

On y découvrait trois planches de bois, positionnées contre les trois pans de murs. Deux d’entre elles étaient recouvertes d’un matelas drapé de vinyle noir. La planche centrale pivotait : Angélique et Jessy la firent coulisser pour la mettre en position verticale. Je dus m’adosser au matelas. Mes bras et mes jambes furent reliées à des crochets fixés à la structure. Angélique acheva de poser un harnais par-dessus mon masque, qu’elle accrocha au haut du lit. Elle finit par me bâillonner au moyen d’une boule noire, positionnée entre mes dents, et dont les lanières de cuir furent nouées derrière ma nuque.

Le lit fut légèrement abaissé : j’étais en position oblique, décollé du sol, figé à ce matelas et dans cette tenue déjà très asservissante. En face de moi : le second lit, celui de Jessy.

Sur ordre de la Maitresse, elle enfila des bas, puis une camisole de latex noire. La touche finale fut un gode-ceinture, qu’Angélique disposa péniblement sur sa soumise. Elle fut baillonnée à son tour, installée sur le lit, et attachée, par les chevilles et par les poignets.

J’assistais impuissant à un spectacle d’une toute autre nature : Angélique avait retiré ses gants noirs, et laissait glisser ses mitaines bleues sur le corps de Jessy. Elle caressait ses seins, son visage, ses lèvres, parfois aussi ses jambes, son entre-cuisse. Un érotisme saisissant se dégageait de cette geôle, dont je commençais vivement à regretter d’être le prisonnier. Je découvrais la frustration.

Angélique se frottait contre le corps de sa soumise, la léchait parfois, l’embrassait aussi. De premiers baisers menus, puis d’autres, bien plus langoureux, la main posée sur le menton de sa partenaire, comme pour mieux la contrôler. Parfois, elle lui faisait renifler sa tenue, ou la passait sur ses joues. Ses mains étaient agitées, parcouraient tout son corps, insistaient sur certaines zones érogènes, pinçaient parfois les tétons d’une prisonnière impuissante dans sa camisole noire.

Angélique s’assis ensuite sur le gode ceinture, et entama l’une des danses les plus frustrantes de mon existence. Je crois que Jessy prenait du plaisir. Elle fermait ses yeux de temps à autres, se mordait les lèvres quelque fois. Sa Maitresse, accroupie sur sa proie, s’offrait une extase à laquelle ni Jessy ni moi ne pouvions goûter. Sa moue restait sérieuses, ses gestes demeuraient maitrisés, mais ses yeux exprimaient du plaisir, et semblaient même implorer je ne sais quelle divinité d’augmenter son plaisir.

Elle haleta, puis dévoila quelques gémissements orgasmiques. Ses jambes tremblèrent soudainement, elle se figea, lâcha comme un râle. J’enrageais de ne pouvoir participer au festin. Angélique s’allonga quelques instants sur sa partenaire. Je dus observer en silence, il n’y avait rien d’autre à faire.

La suite ? Jessy et Angélique quittèrent la pièce, non sans avoir positionné mon lit correctement. Je restais enchaîné, excité, haletant, et tentant de contrôler ma respiration. Le néon blanc cessa d’éclairer, le rideau fut tiré, et j’entendis la grille se refermer.

Quelques instants plus tard, j’étais plongé dans l’obscurité.

Je me suis endormi, tant bien que mal. A la fois excité par cette fin de journée surréaliste, drapé dans un latex que je ne cessais d’apprivoiser, d’aimer, de savourer, et aussi épuisé, par la contrainte qu’il imposait sur moi, par mon impossibilité de me mouvoir, par ma captivité, physique et psychologique.

Le temps ne me traversait plus. Sa notion m’était devenue étrangère, je ne savais pas si les instants étaient longs ou courts.

Je me réveilla à plusieurs reprises. La première fois, je fus pris de frayeurs. Figé au réveil, le corps serré dans ma tenue, ne laissant de contact avec l’extérieur que par mes narines et mes yeux. La peur passée, le cœur calmé, j’appréciais à nouveau la sensation de la tenue, que je sentais imbibée de sueur. Je glissais légèrement dedans, et j’en éprouvais du plaisir.

Une autre fois, le faible néon rougé avait été rallumé. J’avais eu moins peur, je m’habituais aux réveils contre nature. Je distinguais ma tenue, sa sublime brillance, son odeur chavirante. Je l’appréciais beaucoup, je m’essayais à quelques mouvements pour me délecter de ses caresses. J’essayais tant bien que mal de remuer mon bassin, pour que le frottement sur mon érection fasse son affaire, mais s’il me donnait du plaisir, il ne m’amenait jamais à l’extase finale.

Je ne distinguais aucun bruit, sinon celui de ce qui devait être une ventilation, au loin. Je n’avais pas la moindre idée de l’heure qu’il pouvait être. L’obscurité me donnait l’idée qu’il faisait encore nuit mais, après tout, nous étions dans un sous-sol. A chaque réveil, je contrôlais mon angoisse, puis profitait de ma posture et de ma tenue, jusqu’à ce que le bourdonnement d’épuisement de mes oreilles me décide de cesser mon jeu, et de m’assoupir.

On frappa sur l’acier de la grille de ma geôle. Plusieurs coups, bruyants, mais espacés. Cadencés, répétés toutes les trois secondes environ. Les heurts me tirèrent subitement du sommeil.

C’était juste en face de moi, derrière le rideau de vinyle noir, j’en étais sûr. Il bougeait légèrement, brillant sous la faible lueur du néon rouge. Le bruit cessa, mais j’entendais qu’on remuait derrière cette grille. J’entendis ensuite un léger gémissement, féminin.

La grille fut ouverte, le rideau écarté. En face de moi, Mylène était menottée aux barreaux, par les poings et par une chaîne reliée à son collier strict à boucles d’acier. Vêtue de sa combinaison de latex noire, gantée, elle ne portait plus de cagoule. Visiblement fatiguée, elle me regardait, avec un regard indéfinissable. On y lisait une forme de complicité, de plaisir, de soumission et de souffrance.

Le bassin reculé, les jambes écartées, elle était mise en position par Angélique, toujours latexée elle aussi. La nuit ne s’était probablement pas arrêtée en mon absence, et la Maîtresse des lieux continuait de faire voyager son imagination, ses désirs, et ses pulsions.

Elle tenait un fouet qu’elle fit soudainement claquer sur la croupe de Mylène, qui gémit fortement. Elle recommença deux fois, et Mylène dû accepter les chocs en fermant les yeux. Angélique glissa ensuite sa main sur le dos de Mylène jusque sur son entrejambes. Elle me lançait des regards dominateurs, et éprouvait visiblement un immense plaisir, perchée sur bottes aux talons fins et impressionnants. Celles de Mylènes étaient bien plus larges, mais ne montaient que sous ses genoux.

Le fouet reprit, près d’une dizaine de fois, assez espacées. Mylène pleura, je le vis. A cet instant, Angélique posa son fouet, et caressa délicatement la zone endolorie. Les cheveux blonds de sa victime commençaient à s’emmêler, et j’en déduis que sa nuit à elle n’avait pas été de tout repos. Jean-Marc l’avait probablement commencée, son épouse la continuait.

Mais maintenant, elle lui offrait un déluge de caresses. Ses deux mains gantées s’appliquaient à glisser sur le brillant de son latex, sur son dos, ses bras, ses jambes, sa croupe, ses cuisses. Elle saisit également sa tête entre ses mains, et lui déposé deux merveilleux baisers, qui enflammèrent mon corps déjà très attisé.

Angélique continuait de me surprendre, mais je commençais seulement à découvrir Mylène. J’avais, je l’avoue, eu quelque craintes pour elles lorsqu’elle avait pleuré. Mais ses regards qui suivirent, complices, particulièrement aguicheurs, et largement mêlés de plaisir, ne laissait aucun doute : sa position de soumise la subjuguait.

Elle fut détachée, puis menottée, des poings et des chevilles. Ses déplacements étaient pénibles, et elle mit un certain temps à pénétrer dans ma cellule, sous les ordres de sa Maîtresse.

Je fus l’heureuse prochaine victime. Les deux déesses de latex noir vinrent glisser leurs mains sur mon corps. C’était absolument délicieux. Quatre mains pour moi seul, quatre mains complices qui s’entrelaçaient de temps à autre, pour me rappeler les sensations de ma tenue. J’écoutais attentivement les souffles de ces dames, que le latex avait sublimées. J’adorais le craquement de leurs vêtements, que leurs lents mouvements permettait de percevoir distinctement.

Angélique défit mon collier, et ôta elle-même mon masque. Quelle étrange sensation ! Je respirais facilement, j’entendais clairement, mais je regrettais mon enfermement qui avait fini par me procurer un certain plaisir. Le regret fut vite balayé par les mains gantées qui vinrent glisser sur mes joues, sur mes lèvres, humides et suintantes.

Angélique me pinçait parfois, ou m’offrait ses doigts gantés comme une sucette, que je m’empressait de déguster. Je sentais que chaque passage sur mon entre-jambes était un véritable cadeau, qui élevait encore davantage mon désir. C’était un plaisir de caresses, à l’état pur.

Angélique goûta à mes lèvres. J’en étais terriblement flatté. Elle m’enserra le cou, et plaça ses lèvres et sa langue contre les miennes. Pendait que je me délectais de ces longues minutes de baiser, Mylène poursuivait son affaire, en nous offrant le talent de ses mains. Elle appréciait d’en insérer une entre nous deux, de temps à autres, ou encore d’épouser la forme de nos croupes.

Elle échangea un nouveau baiser avec sa Maîtresse, dont l’excitation gagnait en intensité. J’essayais de mes mains de toucher ses cuissardes d’Angélique, mais les chaines m’en empêchaient. Elle était sublime, et j’adorais les mouvements qu’elle produisait, assise à califouchon sur mon corps allongé et immobilisé.

Elle se déplaça lentement, au rythme des baisers et des caresses, vers mon torse, puis bon cou. Ses jambes descendaient désormais derrière ma tête, elle s’inclina en arrière, se tenant sur moi d’une main. De l’autre, elle ouvrit sa combinaison, et je découvris son intimité, qu’elle approcha de mon visage. J’avais une terrible envie d’elle, et de Mylène, que je n’apercevais plus, mais que je sentais encore.

Sur mon visage cette chaleur intime me poussa à déposer de multiples baisers sur ces lèvres apparentes, puis à y insérer ma langue, que je commença à agiter. Angélique ne put contenir un long gémissement de plaisir, ce qui décupla ma motivation. Je me mis à la déguster avec un vif intérêt, et une ardeur terriblement érotique.

Elle s’agita sur moi, se balança, pris mes cheveux entre ses doigts, me plaqua parfois contre son intimité. Elle s’abandonnait, elle s’égarait, assez loin de l’attitude stricte qui la caractérisait plus tôt dans la soirée – ou hier soir.

Elle trembla, s’étourdit, gémit, convulsa des jambes, puis s’immobilisa…Je venais de la voir jouir pour la seconde fois, elle en était toujours autant sublime.

J’ai pris du plaisir moi aussi, malgré tout. Le ballet qu’Angélique et Mylène m’avaient offert était de très haute tenue. Elles s’étaient révélées très complices, bien plus que je ne l’aurais imaginé. Elles se connaissaient visiblement bien. Lorsqu’elles s’adonnaient à ces sublimes jeux, il n’y avait plus aucune différence d’âge entre elles.

J’eus le droit de quitter ma cellule. Mes chaines furent otées, et l’on m’emmena à l’étage, dans une chambre. Des yeux, je cherchais une horloge pendant que nous montions ; il était 5h du matin. Effectivement, j’étais épuisé, mais pas rassasié. Angélique m’indiqua ma chambre, cette fois au fond du couloir.

« Je te recommande de te reposer. Demain nous avons un planning chargé. Tu es libre d’oter ta tenue, si tu le souhaites. Mais nous avons pris le soin de mettre tes effets personnels en lieu sûr. Tu n’es pas autorisé à en faire usage. Bonne nuit » expliqua sévèrement celle qui avait pris un immense plaisir quelques instants auparavant.

Derrière moi, la porte fut fermée à double tour. Un grand lit m’attendait, drapé de latex, naturellement. Les rideaux étaient conçus de la même matière, ce qui empêchait d’oublier où l’on se trouvait. De toute façon, je n’étais pas près d’effacer cette soirée là de ma mémoire. Et bien évidemment, je n’ota pas ma tenue, seulement les chaines attenantes. Et le sommeil vint facilement.

Je m’éveilla plus tard, en sueur. Le latex, le bout de rêve érotique que je venais de vivre, mais dont je prenais à me souvenir une fois les yeux ouverts, et la dr a p e rie affriolante ; tous les éléments avaient été réunis pour susciter en moi une chaleur que le latex n’avait pas tardé à transformer en sueur.

Une forte odeur m’accompagnait. Malgré l’immense plaisir à sentir le latex humide glisser sur ma peau, je voulus ôter ma tenue pour revenir à un état de propreté adéquat. Seulement, je compris vite que ça n’allait pas être si simple. Une fois mes yeux habitués à la pénombre, je ne pus discerner aucune autre porte que celle par laquelle j’étais entré : je n’avais accès à aucun point d’eau. Surtout, lorsque je voulus m’employer à défaire ma tenue, je constata que la fermeture éclair était située dans mon dos. J’y avais été « drapé » à l’aide de Jessy, et j’avais besoin d’elle, ou d’une autre personne, pour l’enlever. J’étais resté prisonnier !

Je n’avais d’autre choix que de retourner m’assoupir, et de me délecter des grâces de ma tenue, de ses caresses, de son odeur. Parcourant mes cuisses de mes mains, j’écoutais le son craquant de la matière, je guettais la moindre lueur luisante et érotisante, je guettais mes formes, que je caressais de mes mains gantées. J’ai adoré cette nuit.

Au réveil, mes cheveux trempés étaient parcourus d’une main gantée de noir. Ouvrant péniblement mes paupières, je vis Angélique, assise sur le rebord du lit, moulée dans une robe courte de latex transparent, dénudant ses épaules jusqu’à ses avant-bras, recouverts de longs gants du même accabit, mais noirs. Ses cheveux blonds frolaient ma tenue. Elle me regardait, souriait. Elle déposa un baiser exquis sur mes lèvres, puis un autre sur mon torse.

Lorsqu’elle se leva pour aller chercher quelques affaires, j’aperçus ses longues cuissardes noires, brillantes, perchées sur de longs talons fins. Son léger déhanchement était maîtrisé à la perfection. Il suffisait à maintenir un homme captif, et je commençais à mesurer la chance de Jean-Marc. Et la mienne, par la même occasion.

– Nous allons te préparer, reprendre des f o r c e s. Tu as du travail, aujourd’hui, m’expliqua-t-elle doucement.

– Quel travail ? Dis-je, la voix enrouée.

– Un devoir. Mais tu n’es pas le seul ici. Tout le monde en a.

Elle me releva, et menotta mes mains derrière mon dos. Je n’offrais aucune résistance : trop fatigué, et bien trop excité par la journée à venir. Le reste n’avait plus la moindre importance.

Elle me dirigea vers une douche, ôta ma tenue, verrouilla la porte après m’avoir donné un délais d’un quart d’heure. Je fis mon affaire, satisfait de débarrasser mon corps de son ruissellement, de le laisser respirer, de laisser les stygmates que le latex avait laissé à certains endroits.

Je restais ensuite noué dans une sortie de bain en coton jaune, seul vêtement qui m’avait été laissé. Elle revint me chercher, me demandant simplement de la suivre en bas. La même horloge que j’avais vue cette nuit indiquait cette fois onze heures. J’avais récupéré des f o r c e s, mais sentais tout de même une fatigue latente.

Dans le prolongement de la cuisine, une porte donnait sur une terrasse arrière, très propre. Elle s’ouvrait sur un terrain à perte de vue. L’horizon n’était interrompue que par un relief montagneux. Aucun vis-à-vis, c’était la demeure idéale pour les soirées très privées d’Angélique et Jean-Marc.

Baignée de soleil, une longue table de bois clair posée juste devant nous, fut le théâtre de notre déjeûner. Jessy arriva quelques instants plus tard, souriante, calme. Elle avait été également vêtue d’un peignoir, blanc ; je devinais donc sa nudité, et j’en devenais envieux, mon désir se réveillait déjà. Elle me salua, et m’embrassa délicatement, sa main posée sur ma nuque, sa langue éveillant davantage mes sens. Le calme ambiant était relaxant, il paraissait inutile d’échanger des mots. Surtout que, j’aurais eu bien du mal à engager une conversation.

Revenue s’asseoir parmi nous, Angélique nous présenta Guillermo. Typé indien, cheveux noirs et mi-longs, sa carrure était réellement impressionnante. Lui aussi en sortie de bain, il avait en fait passé la nuit ici, dans une des cellules du sous-sol, conformément au vœu d’Angélique, qui nous expliqua également qu’elle l’interdisait de prononcer toute parole depuis trois jours.

– Guillermo est très serviable, c’est un ami digne de confiance, ajouta-t-elle. Il aime les ordres, j’aime mon jouet. Je vous demande de lui accorder le plus grand respect. Sans quoi, vous vous exposerez à mes représailles.

Jean-Marc nous rejoint rapidement, et nous nous installâmes.

C’est Mylène qui nous servit le petit déjeuner. Un collier posé autour du cou, duquel partaient six petites chaines reliées à une guepière de latex enserrant sa taille. Seules deux bottes mi-hautes rouges à talons terminaient sa tenue : ses seins et son sexe étaient totalement dénudés.

Docilement, elle déposa sur la table des victuailles, et était parfois interrompue par Angélique ou Jean-Marc, qui laissaient glisser leur main sur la croupe de leur soumise.

Ses pas étaient rythmées par les coups des talons sur les carreaux, et le son cliquetant des chaines. Dès le réveil, l’atmosphère était déjà à la fois agréable, reposante et érotique. J’étais à la merci du pouvoir d’Angélique, et subjugué par le charme de Jessy. J’allais de découverte en découverte, et j’avais hâte de vivre la journée à venir.

Angélique était l’incontestable Maîtresse des lieux. Jean-Marc s’excusa de devoir se retirer, et nous laissa terminer notre déjeuner tous les quatre, Mylène se tenant debout près de la porte de la terrasse, obéissant aux ordres d’Angélique : « De l’eau », « du pain encore », « dépêche-toi, garce ! ».

Entre deux invectives, nous fûmes informés de la journée à venir. Angélique était visiblement loin d’être rassasiée, son imagination débordait. Ou peut-être ses pulsions, qu’elle transformait en actes divinement interprêtés.

« Nous sortirons d’ici. Mylène aura une liste d’objets à nous ramener. Nous veillerons à ce qu’elle le fasse correctement, avec tenue, élégance et discipline précisa Angélique. Par ailleurs, cette maison peut accueillir davantage de monde. Jessy et toi serez chargés d’en inviter. J’exige une personne digne de ce lieu, potentiellement soumise. Je veux qu’elle corresponde à mes goûts. Ne vous trompez pas » m’expliqua-t-elle ensuite.

Nous devions « recruter ».

C’est au grenier que je découvris la cave aux trésors. Un plancher de bois aménagé permettait de circuler au milieu d’une impressionnante collection de vêtements et gadgets fétichistes, et pas seulement. Trois petites lucarnes disposées ça et là sur le toit nous offrait suffisament de lumière pour voir luire les plus belles tenues.

Jessy et moi étions montés pour nous vêtir. Nous étions libres de notre choix. L’essentiel, nous avait dit Angélique, c’était d’attirer notre recrue. Je déambulais parmis les allées, partagé entre l’envie de tout essayer, et celle de plaquer v i o l emment Jessy contre un mur et d’échanger un orgasme. Je l’observais fouiller, déplacer les ceintres ou les penderies, je devinais ses formes sous son peignoir.

Elle remarqua mon manège.

Elle me lança un sourire qui acheva de réveiller mes sens, j’avais envie d’elle. Elle dénoua son étoffe, qu’elle laissa glisser au sol. Je découvris qu’elle avait rasé son intimité. La mienne soulevait maintenant ma tunique de bain.

– Il faut penser à s’habiller, s’exclama-t-elle, saisissant une chemise de latex, qu’elle me jeta à la figure.

Elle opta pour une jupe en cuir noir, qui tombait sous ses genoux. Elle l’associa à de petites bottes de cuir noir. En haut, elle portait une chemise d’un blanc cassé, à manches longues, ceintrée et diablement moulante. L’effet désiré était largement atteint. Le moindre de ses déhanchements me laissait sans voix.

Elle compléta sa tenue par un long manteau fin de vinyl noir…qui ne m’étais pas inconnu. Je fus d’abord charmé, puis surpris. Ses affaires ne lui avaient-elles pas été confisquées, elle aussi ? N’était-elle finalement qu’une rabatteuse ? Pour la première fois depuis mon arrivée, je me montrais méfiant. Mais le désir prenait le dessus, tellement Jessy était radieuse.

Sachant qu’on allait sortir, je n’osais pas enfiler de latex. Les choses étaient peut-être allées trop vite, ou alors je n’avais pas l’aisance d’une Angélique ou d’une Jessica. En dépit des incitations de cette dernière, j’eus à peine le courage d’un jean moulant, cachant un superbe slip de latex, et d’une simple chemise, noire, comme la veste neutre que je choisis, malgré le temps radieux dont nous avions bénéficié au réveil.

Une fois en bas, nous aperçumes Angélique, changée. Son tailleur de coton beige était davantage indiqué pour sortir, que sa robe de latex transparente du matin. Elle avait oté d’elle toute trace fétichiste, mais restait délibérément aguichante, ne serait-ce que par sa démarche. Guillermo, jean bleu et tee-shirt blanc, terminait de vêtir Mylène. Perchée sur de longues bottes noires recouvrant une tenue de latex terminée par une courte jupe, toute en noir. Sa taille était cerclée par un corset de cuir et de latex, qui rendait plus difficile ses mouvements.

Angélique avait décidé d’exposer sa soumise aux regards extérieurs.

En la voyant s’asseoir si péniblement dans la voiture, je compris que, comme la veille, elle accueillait en elle un ou plusieurs objets, posés à demeurre, dont la jupe trahissait l’extrémité lorsqu’elle inclinait rien qu’un peu son bassin.

Les vitres teintées de noir de la voiture nous assuraient une réelle intimité, à condition de ne pas en sortir. Assise entre Jessy et moi, Mylène restait toujours muette. Guillermo au volant, restait fidèlement aux ordres d’Angélique, qui précisa ses requêtes envers sa soumise.

Immobilisés devant une boulangerie de rase campagne, je dus sortir pour laisser Mylène éxécuter sa première mission : ramener une impressionnante liste de pâtisseries et de pains. Sur le parking, dès que la soumise fut levée, je croisais les premiers regards extérieurs. J’étais à l’évidence le complice de cet acte érotico-provocateur, qu’il soit affriolant ou choquant, selon les points de vues. J’eux enfilé une tenue de latex, c’eut été la même chose. Angélique m’avait piégé une nouvelle fois.

« Vous y allez tous les deux. Toi tu paies, et elle porte » exigea Angélique.

Je marchais au rythme de Mylène, qui avançait péniblement. Il était midi, et il y avait un peu de monde. Trop de monde.

D’un gling-gling, la porte d’entrée attira encore plus les regards sur nous, lorsque nous entrèrent dans le commerce.

– Bonjour, souria Mylène. J’ai probablement rougi.

Le jeune couple devant nous souriait. Les commerçant nous saluèrent, faisant mine de ne rien noter. Je fus soulagé que, dans notre épreuve, aucun e n f a n t ne soit présent. Angélique jouait avec mes nerfs, je commençait à regretter sa rencontre.

Encore deux clients. Une dame agée – comment pouvait-il en être autrement ? – terminait de récupérer ses parts de tarte et son pain complet. Je me préparais à subir une raillerie, à devoir me défendre, nous défebndre, d’une quelconque condamnation.

Elle quitta la boulangerie, nous lançant simplement un sourire courtois, et souhaitant une bonne journée. Mes préjugés venaient de voler en éclat.

A partir de cet instant, tout devint plus facile. Mon sourire – certes crispé – demeurait sincère. J’étais heureux d’accompagner cette poupée de latex blonde, souriante, sans tabou, téméraire. J’alla même jusqu’à caresser la croupe de Mylène, en la ramenant vers le véhicule. Jessy eut un sourire de félicitations, Angélique parut moins sévère. Elle accompagna en personne sa soumise dans une boucherie, puis dans un bureau de tabac. Ce n’était pas la grande ville non plus, mais peut-être était-ce un détail qui compliquait nos missions. J’en déduisais néanmoins que le couple Jean-Marc et Angélique était « fiché » aux yeux des habitants, et j’admirais leur courage. Moi, j’étais loin de mon domicile.

Nous allâmes tous ensembles au supermarché, puis boire un verre dans une brasserie. Les regards fondaient sur nous, mais se détournaient aussitôt. Peut-être n’étais-je pas le plus gêné de l’assistance, après tout. Et puis, j’aimais porter ce latex que personne ne voyait. J’aimais être vu avec notre soumise latexée. Je plaisantais quelquefois des regards ou des attitudes extérieurs. Je m’y habituais.

Le soir, Angélique nous convia au Marathon, un club « très particulier » selon ses propres termes. Jessy avait complété sa tenue de dessous de latex noir, et je n’eus aucun mal à me décider à choisir un pantalon de cuir noir, et une chemise plus soyeuse. Notre Maîtresse conserva sa tenue, mais se dota d’un sac épais. Guillermo adopta un style très motard, conservant uniquement son tee-shirt blanc. Nous étions parés.

Je fus surpris par le monde déjà présent devant l’entrée de l’établissement. Mais nous n’avons pas eu à attendre. Angélique connaissait visiblement très bien le personnel, qui nous laissa rapidement pénétrer dans l’enceinte ; un couloir d’attente, avec les caisses et le vestiaire, et une grande salle centrale, semblable à n’importe quelle discothèque. Jessy me fit seulement remarquer qu’il ne s’agissait que d’une partie du Marathon.

« L’escalier qui mène au sous-sol n’est pas accessible pour tout le monde, m’expliquait-elle en f o r ç a nt sur sa voix pour couvrir le son de la musique. En bas, c’est différent. Je vais sans doute y aller pour la première fois » poursuivait-elle, avant d’être interrompue par Angélique.

« Vous deux, vous travaillez en haut. Débrouillez-vous pour me trouver ce que je vous ai demandé, et vous pourrez nous rejoindre au sous-sol. Le videur ne transigera pas là-dessus, je lui en ai touché deux mots » ordonna-t-elle.

Effectivement, l’accès aux escaliers était barré d’une chaîne et – surtout – d’un impressionnant gorille, arborant un tee-shirt noir barré par l’inscription « Marathon. Ici, la fin ».

A peine abandonnés, Jessy et moi furent accostés par une serveuse, qui nous offrit deux coupes de champagne. J’avais connu pire accueil dans ce type d’établissement. Il était évident qu’Angélique y était une personne importante, et que des ordres avaient été donnés.

Mais peu m’importait désormais. J’étais en compagnie de la plus belle des créatures qu’il m’avait été donné de rencontrer, et, poussé par une inexplicable pulsion, je la saisit par la taille et l’embrassa. Longuement.

Oubliés au beau milieu de cette large salle, noyés dans un vacarme musical, nous semblions absents. Nos lèvres et nos langues mêlées réveillaient mon désir, à peine éteint par cette journée une nouvelle fois peu banale. Jessy était merveilleuse, et sentait merveilleusement bon. Sous sa légère touche de parfum, j’humais le mélange de son latex et de sa peau. Mes mains glissaient de ses hanches vers ses fesses, et en épousaient les formes avec beaucoup d’ardeur. Trop peut-être. Au bout de quelques instants, elle stoppa net mes avancées en immobilisant mes poignets. « Nous avons une mission » me rappela-t-elle. J’étais comblé.

Je m’essayais à une danse avec une agréable métisse espagnole, qui ne sembla pas vraiment attirée, peut-être même effrayée. Je vis Jessy rejeter deux hommes, pour mon plus grand soulagement. Elle fut rejettée à son tour par une blondinette aux idées aussi courtes que son body jaune – et bien garni. L’échec nous ramena l’un vers l’autre assez rapidement.

« On s’y prend mal » s’exclama Jessy.

– Peut-être devrions nous essayer ensembles

– Sûrement pas, nous allons encore plus les effrayer » reprit-elle.

L’endroit était en effet ce qu’il y avait de plus respectable. Une foule, jeune et moins jeune. Une musique commune, aucune tenue extravagante, sinon les nôtres, et qui valaient à Jessy de nombreuses sollicitations. Trop. Je n’envisageais qu’à cet instant que cela pouvait être un nouveau « complot » de notre Maîtresse. Elle avait probablement remarqué notre attirance réciproque, ou plus vraisemblablement la mienne.

J’avais envie de lui demander de partir d’ici, de nous enfuir vers un autre monde, tous les deux, sans ces hyènes qui lui tournaient autour. Nous pourrions vivre en latex à deux, tout simplement. Mais j’avais peur de tout briser.

« La fille là-bas » dit-elle, en interrompant ma rêverie.

A vrai dire, je ne discernais qu’une foule de plus en plus compacte. Et pas mal de filles. J’hochais de la tête.

« Je sens bien la chose. Elle ne s’amuse pas, elle est seule. J’aime ses regards » reprit-elle.

Jessy se dirigea vers le bar, et s’assis à côté d’une rousse à peine rondelette, en jupe, bottines et chemise blanche à motifs. J’observais la scène adossé à un pilier. Elle avait rapidement entamé la conversation, lui avait offert une bière, puis une autre. Sa main frola une fois sa hanche, puis ses cheveux, qui semblaient devenus le sujet de discussion. Elle la fit rire. La rousse paraissait jolie.

Je fus côtoyé par une jolie africaine aux cheveux longs, désireuse de danser. Mais hâté, j’essuyais ses reproches alors que j’essayais de l’embrasser quelques instants plus tard, et elle disparut. Je n’avais de toute façon que trop peu entendu ce qu’elle m’avait raconté les instants où nous étions sur la piste, assourdi par le bruit, absorbé par Jessy. De retour près de mon pilier, la jolie black n’était pas la seule à avoir disparu.

Quand je les aies retrouvées, elles s’embrassaient déjà. J’avais eu cette intuition somme toute banale qu’il fallait que je me rapproche des toilettes. Rien chez les hommes, évidemment. Ni chez les dames, hormis un chapelet d’insultes ou de sourires ambigus. En traversant un couloir menant à la piste, je les vis, dans un recoin. La rousse, adossée au mur, Jessy la jambe légèrement relevée contre elle, sa main malaxant la chemise de sa partenaire, l’autre plongée sous sa jupe. Malgré la pénombre du lieu, je distinguait leurs yeux fermés, et devinait que leurs baisers étaient plus que de simples contacts de lèvres. J’étais jaloux.

Il y avait moins de passage à cet endroit là, mais certains hommes – essentiellement – focalisaient sur la scène en passant. Gênés et émus, parfois grossiers. Jessy avait commencé à déboutonner la chemise de sa conquête. Elle déposait quelques baisers sur son cou, puis revenait goûter à ses lèvres. Le désir commença à monter en moi. Lorsqu’elle prit sa partenaire par la main pour l’emmener ailleurs, je les suivis discrètement.

Elle devait connaître les lieux. Non loin de là, derrière un immense rideau noir, un recoin isolé leur avait permis de poursuivre leur besogne. Jessy s’était assise sur un caisson de bois noir, le rousse était restée debout, continuant de l’embrasser. La scène devint terriblement érotique lorsqu’elle laissa tomber sa chemise, découvrant un soutien-gorge rouge vif à dentelles. Jessy lui embrassait le ventre, puis glissa sur son nombril. Elle hissa ses deux mains sous la jupe de sa partenaire, la souleva, et commença à y déposer des baisers. La rousse écarta progressivement les cuisses, posant ue pied sur le caisson de bois.

J’eus des bouffées de chaleur. J’étais à quelques mètres d’elles, derrière ce rideau, isolé. Devais-je aller les rejoindre ? Devais-je attendre qu’elles fassent leur affaire ? Je ne pouvais rater cela. Je défit discrètement le haut de mon pantalon de cuir, pour saisir mon organe en érection, que je commençais à agiter. Je n’en étais pas fier, mais l’envie était trop forte, surtout lorsque la rousse plongea sa tête en arrière, sous les coups de langue de Jessy.

Je sentis une main sur mon pantalon de cuir, une autre posée sur mes fesses. Elle était blonde aux yeux noisettes, cernés d’un maquillage noir très marqué. Un regard de braise. Certaines des mèches de ses cheveux lisses étaient collées sur sa nuque par la sueur du lieu, et probablement par les danses endiablées qu’elle avait dû tenir en salle.

Elle tenait mon organe dans sa main, me sourit simplement, puis se baissa sur moi, et glissa sa langue de manière délicieuse. Les jambes droites, le bassin en équerre, elle m’offrait le spectacle de sa croupe sous sa courte jupe noire. Je glissais ma main sur ses bas-résilles noirs, et la laissait remonter entre ses cuisses, pendant qu’elle faisait son affaire. Mon doigt la pénétra, sans qu’elle ne changea de projet. Sa beauté n’était pas celle de Jessy, mais sa silhouette incroyablement fine attisait en moi des désirs plutôt bestiaux. J’insérais alors un doigt dans son anus, délicatement. Elle ne remua qu’un peu du bassin, pour aider la pénétration, pendant qu’elle secouait sa tête v i o l emment pour exciter mon intimité.

Elle ne tardit pas à m’entraîner vers Jessy et sa rousse, désormais allongée, pendant que la soumise d’Angélique la dégustait à pleines lèvres. La créature blonde s’assis, jambes écartées en l’air, sur le caisson, caressant les tétons de la rousse. J’allais la pénétrer lorsqu’elle se saisit de mon membre, qu’elle inséra plus bas, sans difficulté. J’étais surexcité, j’avais oublié Jessy, qui m’avair probablement oublié.

Je faisais mon affaire, assez v i o l emment je dois dire, mais la blondinette s’était désormais focalisée sur les seins de sa partenaire allongée, qu’elle léchait et mordillait. Le spectacle devint hallucinant lorsque les premiers gémissements parvinrent à percer le bruit de la musique, atténué par l’endroit où nous étions. Je me penchais parfois sur ma sodomite, posant mes lèvres sur les siennes puis péniblement sur celles de la rousse, un peu trop éloignée pour moi. Jessy doigtait avec ardeur sa partenaire, dont le bassin remuait de jouissance. Lorsque j’eus mon étourdissement, je m’étonnais de la v i o l ence des coups de bassin que j’assénais à ma partenaire, qui n’avais émis quasiment aucun signe de douleur. La sueur avait juste emporté une partie de son maquillage, sous un œil. Ses cheveux emmêlés par quelques caresses de la rousse, achevaient de lui donner un air diablement chienne. Quelques instants plus tard, le corps de la rousse s’ébranla, alors que je me rhabillais.

« Mon nom est Marie ». Ce furent les premières paroles de la créature blonde qui venait de satisfaire une v i o l ente et étonnante pulsion de mon corps. Nous étions revenus dans la salle, et buvions un verre, elle seule assise, sur le seul tabouret disponible. Je vis passer Jessy et la rousse en direction des escaliers. Le gorille les laissa passer.

Je ne pus m’empêcher de remercier ma partenaire, ce qui la fit rire. Je me sentais un peu maladroit. Elle avait 22 ans, et cherchait à pimenter sa vie sexuelle, qu’elle avait commencé assez tôt. Bienqu’un peu fatigué, je bondis sur l’occasion pour lui proposer de lui présenter des « amis », elle ne déclina pas l’invitation. Le gorille nous laissa nous aussi emprunter les escaliers vers le sous-sol.

Aux pieds des escaliers, l’ambiance était totalement différence. Ce que je remarquais d’abord, c’était l’extrême attention portée à la décoration des lieux. Des murs de pierres massives, de fausses toiles d’araignées, des lianes tressées en guise de portes, une chauve-souris pendue au-dessus de moi. La musique, bien plus sombre et lugubre, était un indice supplémentaire de la place à part qu’occupait ce lieu. Marie avait saisi ma main, elle ne s’attendait probablement pas à cela. En l’emmenant ici, j’avais peut-être dépassé ses désirs les plus extrêmes. Je dois avouer que je ne savais pas moi-même à quoi m’en tenir. Et même si j’appréciais la douceur et la légère moiteur de la main de Marie, même si je redoutait l’ambiance sordide de ce sous-sol, je recommençais à avoir une idée en tête : retrouver Jessy.

La lampe blanche accrochée au-dessus de nous dévoilait trois passages, sur chacun des trois pans de murs jouxtant la descente des escaliers. Celui de gauche était le plus sombre, je le rayais provisoirement de mes intentions, et empruntais celui d’en face, éclairé d’une lueur rouge.

C’était un assez long couloir de pierre. Le sol devenait vaguement terreux. L’encens et la cigarettes se mêlaient à quelques odeurs de parfum trop effacées pour être identifiées. Caché derrière un crane de plâtre, un haut-parleur lâcha un grognement B e s t i a l soudai, qui fit sursauter Marie. Immobilisés quelques instants, je me concentrais sur le thème musical ambiant, auquel je n’avais pas porté attention : Sadness d’Enigma. De quoi planter un décors inquiétant, mais assez envoûtant. Mon esprit, d’abord choqué par ce monde à part, commençait à développer sa curiosité malsaine, et espérait découvrir l’inimaginable. Je ne fus pas déçu.

Le long du couloir, des embrasures et des passages étaient disséminés de chaque côté. La première entrée sur la droite donnait sur un espace assez exigu, non éclairé, et vide. Je distinguais un léger frottement alors que nous poursuivions notre progression prudente. La deuxième salle – sur la gauche cette fois – nous offrit le spectacle d’un homme, costumé de noir et d’une cape de vampire, culbutant une brune dans la f o r c e de l’age, debout contre un mur, face à son partenaire, les seins dénudés, la jambe gauche relevée pour écarter sa robe noire, et laissant dévoiler de très jolis bas, noirs eux aussi. Il avait plongé ses lèvres dans son cou, malaxait d’une main un sein de sa partenaire pendant que l’autre la soutenait, pour aider à la pénétration. Elle avait enserré ses mains sur la nuque de son vampire, qui exécutait un mouvement très régulier du bassin pour la combler. Sans que je m’en aperçoive, elle ouvert les yeux dans notre direction, et s’était mise à gémir.

Je sentais que les choses avaient commencé à changer en moi. Hier au matin, j’aurais baissé la tête, tourné le regard, mal accepté cette situation. J’aurais été gêné. Mais c’était hier. Ce soir, j’avais abandonné un temps la quête de Jessy, et j’observais, impassible, ce spectacle qui agitait mes hormones. Plus encore que la scène, j’appréciais les regards que nous jetait la femme brune, en pleine extase. Elle surjouait vraisemblablement son rôle, mais je trouvais l’intention louable, et jouait le jeu du voyeur moi aussi. Je n’attendis pas qu’ils finissent leur affaire, je repris mon chemin, et sentit contre ma main la présence de Marie, qui avait quitté quelques instants mes pensées.

Le couloir tournait sur la droite, dans une pénombre presque absolue. Les cris ou grondements que lâchaient de temps à autres des haut-parleurs cachés sur notre parcours étaient à mi-chemin entre une attraction fantôme de fête foraine, et une réalité saisissante lorsque la musique et les odeurs devenaient plus insistantes. Marie heurta un corps debout et sursauta une nouvelle fois. Une voix d’homme s’excusa. Elle fit de même, dépourvue de toute l’assurance dont elle avait pourtant fait preuve un étage plus haut.

Cette fois, j’avançais en laissant glisser ma main sur le mur. Mes yeux distinguaient mal les formes dans l’obscurité. Le couloir tourna à gauche, et nous pouvions apercevoir une lumière au bout, venant de la gauche, et distinguions des voix, de la musique, du bruit. Nous étions arrivés dans une grande salle carrelée de rouge, au cœur du supplice.

Un plafond immense reposait sur de hauts murs de pierres, percés d’embrasures. Dans l’une d’elles, trois mètres au-dessus de nous environ, était niché le DJ, qui surplombait l’assistance. Au centre, sur une large table de bois, une poupée tout de latex rouge vêtue, laissait seulement dépasser sa crinière blonde : j’avais reconnu Mylène, allongée sur le dos, les jambes écartées. Autour d’elle, c’était l’attroupement. Ils étaient plus d’une dizaine dans cette pièce, peut-être vingt. Des tenues de latex, des ensembles de cuir, ou tout au moins, des vêtements chics et noirs. Chaque convive avait respecté ce qui s’apparentait à un dress code, pour respecter l’esprit du lieu.

En m’approchant de la scène, je distinguais Angélique, perchée sur d’immenses talons, et drapée dans une longue robe de latex noire, brillante à souhait, qui tombait sur ses chevilles. Elle avait opté pour un maquillage assez noir lui aussi, qui renf o r ç a i t son air inquiétant. Sa main gantée serrait un fouet qu’elle agitait quelquefois pour flageller le corps de Mylène.

Je compris que la soumise était maintenue allongée par un cerclage de trois épaisses lanières de cuir, implantées dans le bois, et qui l’entouraient sous les seins. Ses jambes étaient écartées, car l’un des hommes de l’assistance, masqué, la pénétrait debout, agitant du doigt son clitoris. Elle subissait ses assauts, tenant dans sa main gauche, latexée de rouge, un autre pénis d’un homme assez agé, qui se délectait du toucher. D’autres hommes encore observaient attentivement la scène en ayant dégraffé leur pantalon et secouant leur intimité.

Parfois, Angélique léchait le corps de sa soumise, parfois elle l’embrassait. Parfois encore, elle ordonnait à l’assistance de stopper leur affaire, et insérait alors quelques instants ses doigts dans le vagin de Mylène, dont on devinait la respiration haletante. Angélique était la véritable Maîtresse de cérémonie. Nous étions visiblement arrivés en plein milieu de l’acte. Je distinguait difficilement les convives. Leurs vêtements parfois, les zones de pénombres d’autres fois, et la multitude de choses à découvrir du regard empêchait toute quête de Jessy.

Lorsqu’Angélique nous aperçut, elle ordonna de cesser les actes. Les regards se protèrent sur nous, et je fut pris d’une vive inquiétude. Marie serra ma main plus fort. Seule Mylène gigotait sur sa table, comme pour rappeler son partenaire.

La Maîtresse des lieux se dirigea lentement vers nous, l’air sévère, le fouet dans sa main de latex, lubrifiée par Mylène. La musique cessa, un silence ahurissant s’installa, à peine couvert par de légers gémissements émanant de la soumise allongée.

« Ton nom ? » demanda autoritairement Angélique

_ Marie, madame.

_ Bien. Très bien, reprit-elle. Excellent travail, ajouta-t-elle, en me gratifiant d’un léger sourire qui permit à mon cœur de repartir.

Elle nous contourna, dévorant Marie du regard, à la façon d’un serpent, devant sa proie. Ses yeux dévoilaient une expression terrifiante. A cet instant précis, je sentais Angélique capable de tout, même du pire. Pour la première fois depuis mon arrivée la veille, j’essayais de remobiliser mes esprits, prêt à faire obstacle à tout excès.

« Vous prendrez bien un verre ? » Angélique avait coupé court à mes intentions.

La danse autour de Mylène avait repris. La musique et le brouhaha aussi. Je m’étais assis dans une des cavités façonnée dans la pierre, et où l’on avait installé des banquettes noires et une table massive au centre. Nous n’avons pas vraiment eu le choix de nos boissons : Angélique avait commandé pour nous. Elle s’était assise à coté de Marie, je reconnus également Guillermo, que je salua. Latexé de noir, sa tenue moulait sa carrure littéralement impressionnante. Il m’adressa un sourire extrêment courtois, ce qui tranchait avec l’atmosphère de luxure qui régnait dans ce lieu.

A notre table encore, deux hommes. L’un vêtu de cuir, et de chaines assez contraignantes. Je le devinais soumis. En face de lui, son homologue portait simplement un pantalon de costume, et un tee-shirt noir. Face à ces deux individus, j’étais encore davantage sur la défensive.

Lorsque je voulus questionner Angélique au sujet de Jessy, celle-ci avait déjà entamé la conversation avec Marie, qui semblait progressivement s’habituer au lieu. Je ne pouvais parler avec Guillermon, terré dans son devoir de silence imposé par sa Maîtresse. Nos verres furent servis, et nous observions en silence Angélique.

J’étais étonné de ses propos. Elle complimentait Marie pour ses cheveux, avouns-le, d’un lisse absolu. Elle s’intéressait à ses activités, cherchait à découvrir sa recrue. Marie me regardait parfois, un peu gênée, mais était de nouveau absorbée dans la conversation par Angélique. L’alcool, une sorte de digestif aux fruits rouges, était extrêmement fort. Tout au moins, un peu fatigué par notre débauche un étage plus haut, j’en ressentais les effets. Mes jambes appréciaient visiblement que je sois assis.

« Ici, nous accueillons avec grand plaisir toute personne digne de ce nom » lança Angélique à sa recrue. Je reconnus vaguement le discours qui m’avait été tenu dans sa demeurre la veille, et essyais de rester sur mes gardes. Je devinais où elle voulait emmener Marie. Je n’étais fondamentalement pas contre cette idée, mais son manque d’assurance soudain lorsque nous étions arrivés au sous-sol me laissait quelques craintes pour sa sensibilité. Elle devait bien se douter d’où elle mettait les pieds. Mais sans doute n’avait-elle aucune idée de l’immense pas qu’elle avait déjà franchi avec cette Maîtresse, dotée d’un talent naturel pour asservir son entourage.

Assise face à moi, elle poursuivit son jeu avec Marie, et recommanda de nouvelles boissons. Je sentis sa botte caresser mon pénis sous la table. J’en fus extrêmement surpris. Mais je dois dire que le cocktail alcool-fatigue-latex agissait de façon surprenante sur mes sens. Je me raidissait assez vite, alors que ma main caressait sa botte, au nez et à la barbe de nos invités de table. Angélique menait la situation à merveille, et eut un léger sourire dans ma direction, mélange de reconnaissance et d’envie. Elle était comme dans une réflexion permanente, toujours à la recherche de nouvelles idées. Et de nouvelles têtes, de nouvelles peaux qu’elles apprivoisait par son incroyable maitrise de soi.

Une fois encore, elle nous surprit.

« Est-ce une tenue pour me présenter quelqu’un ? » me dit-elle v i o l emment.

Je restais sans voix, je lachais sa botte qui s’éloigna.

« Je t’ai posé une question il me semble ! » reprit-elle.

Je dus répondre, j’y étais contraint, par son intonation d’abord, et par ces regards figés sur moi, surtout.

« Elle ne convient pas ? dis-je modestement

_ Certainement pas. Et ça m’irrite !

Elle serrait son verre dans son gant de latex, j’étais stupéfais. Elle se leva assez brusquement, intimant l’ordre aux deux hommes attablés de rester avec Marie. Elle me pris par le bras, aidée par Guillermo, bien plus délicat qu’elle. Je dus la suivre, tant bien que mal, un peu ivre des trois verres que j’avais ingurgités.

Nous avons disparu de l’autre côté de la salle, par un couloir dont je peinais à mémoriser le cheminement. Je me suis retrouvé dans une salle carrellée de blanc, équipée d’un fauteuil médical, et de quelques armoires semblables à un tel lieu. Cette pièce là avait une porte, que Guillermo referma à double tour. Angélique saisit un gros rouleau de scotch noir, et en découpa une large bande qu’elle applica sur mes lèvres. J’étais maintenu par les poignets, pendant qu’elle saisit une paire de ciseaux.

Son arme en mains, elle cessa de s’agiter et revint lentement vers moi. Le son de ses talons sur le sol dictait sa démarche. Elle découpa ma chemise, dans le sens de la hauteur, puis les manches, et laissa les guenilles tomber au sol. Elle m’embrasse le cou, le torse, descendit jusqu’entre mes jambes, et déposait des baisers sur mon pantalon de cuir, qu’elle déboutonna, et fit glisser sur mes chevilles. Elle descendit également mon slip de latex, et pris mon pénis entre ses doigts, et le caressait. J’eus sans peine une érection. Elle le passa alors sur son visage, sur son front, sur ses joues. Elle y déposa un baiser, puis lapa de sa langue à deux reprises son extrêmité. Je ne comprenais rien, mais j’étais aux anges. Elle descendit le long de ma verge en laissant glisser sa langue humide, et remonta, trois fois de suite. Son gant de latex posé sur la base de mon intimité était un délice. Elle était agenouillée en face de moi, et m’offrait un déluge terriblement érotique de caresses de latex.

En remontant vers moi, elle me garda dans une main, et commença à me masturber. De l’autre, elle ôta mon scotch, et m’embrassa langoureusement. Je sentais son autre main latexée sur ma nuque, j’haletais. J’adorais.

Je fus giflé.

« Ce n’est pas comme ça qu’on se présente devant moi ! » hurla-t-elle. J’étais un « traitre », un « misérable imbécile », une « vermine » aussi.

Elle tira vers elle un coffre en osier, caché sous le fauteuil. Elle en sortit un long gant de latex, qu’elle fouetta sur mon torse. Le claquement était bruyant, la douleur peu marquée. Elle gifla de la sorte mes joues, à deux reprises chacune. Là, je sentis un rougeoiement. Elle palpa mes bourses, qu’elle serra puis relâcha. Elle pinça mes fesses, puis me cracha dessus. Une nouvelle fois, elle reprit son calme, alors qu’elle étalait de sa main la salive qu’elle avait projeté sur une de mes joues. Elle m’embrassa de nouveau.

Guillermo me dirigea vers le bord du fauteuil, et attacha mes poignets dans mon dos à une barre d’acier, à l’aide de menottes de cuir. Obéissant aux ordres d’Angélique, il quitta la pièce. J’étais nu, attaché, seul face à cette furie dominatrice. J’étais un peu fatigué, j’avais bu. Et je n’avais pas retrouvé Jessy.

Offert, et surtout impuissant, j’ai dû affronter une correction en règle. Angélique m’a d’abord posé un imposant collier de posture, d’un cuir épais. Je ne pouvais que péniblement baisser la tête pour regarder mes pieds. Ensuite, elle m’attacha un baillon de latex qu’elle fixa entre mes dents. Elle prenait un plaisir évident à prendre son temps pour poser ces accessoires sur mon corps. Elle savait que ce tête-à-tête durerait le temps qu’elle le voudrait, et visiblement, elle le voulait long. Parfois, j’essayais vainement de me débattre, mais j’étais ligoté.

Elle a ensuite saisi un fouet, garni de fines lamelles de caoutchouc noir. Je ne le voulais pas vraiment, je n’aimais pas ça. Mais je devais admettre ma position, et je dûs encaisser cinq premières flagellations sur mon ventre, puis trois autres sur mes jambes. Elle s’assit en face de moi, calmement. Les seuls mots qu’elle prononçait pour briser les longs silences n’étaient que des insultes de haute tenue. Elle alluma une cigarette, qu’elle dégusta. J’étais contraint d’attendre.

Lorsqu’elle s’est relevée, elle s’est occupée de mos dos. Elle y porta quelques caresses avec son fouet, et quelques menus coups, plus bruyants que douloureux. Ce que je n’attendais pas, ce sont les deux flagellations, bruyantes et brutales, qu’elle asséna v i o l emment sur mon fessier. La douleur me fit plier les jambes, un cri m’échappa. Courbé au sol, les mains pendues au-dessus du dos, je vis sa botte s’avancer sous mes yeux. Elle luisait, dégageait cette incoparable odeur de latex. J’en oubliais la douleur, et léchais l’attribut de ma Maîtresse.

J’ai ensuite été assis, toujours menotté. Elle s’est avancée sur moi, s’est frottée sur mon corps. Elle a fait couler entre nous deux le contenu d’une bouteille d’huile pour le corps, c’était merveilleusement luisant. Son gant courait sur mon torse, mon ventre, mes attributs, mes bras, mes jambes, mon anus. Elle nous lubrifiait, érotisait davantage encore la situations. J’avais une érection, qu’elle astiquait brièvement, de temps à autres.

Elle se rassit, et m’observa, un long moment. Je n’osais rien dire, je ne bougeais pas. Je distinguais vaguement le bruit sourd de la musique, derrière la porte. J’enviais ceux qui participaient à la fête, latexés ou pas. J’avais hâte que la séance se finisse, ou qu’elle redémarre. Angélique faisait monter mon envie.

Elle est revenue vers moi, et a soulevé sa longue robe, péniblement. Le latex lui résistait quelque peu, c’était bien là son avantage. Sa douce contrainte est une caresse permanente et exquise, qui met et remet nos sens en émoi. Nue sous sa robe, elle m’ordonna de m’accroupir, défit mon baillon, et plaqua son intimité sur mon visage. Elle se frotta sur moi, du front au menton, je respirais son odeur, mélange de latex et de légère sueur. Rasée, elle glissait ses lèvres sur moi, je sentis venir son liquide sur moi. J’adorais son massage, et cela semblait réciproque. Je sentis ses mains, sur ma tête, derrière ma nuque. Elles me poussaient davantage contre elle, m’incitaient à la dévorer. Je décidais de prendre mon temps, je n’y déposait que de simples baisers. Je ne m’appliqua à la lécher que lorsqu’elle appuya plus vivement encore, tout en ordonnant : « allez, travailles ! Manges ! ».

Je l’ai fait, jusqu’au bout. Elle a tressailli de plaisir, tremblé, s’est courbée par-dessus moi pour reposer son thorax sur le fauteuil derrière moi. Elle s’est abandonnée, immobilisée un long moment, continuant quelques légères glissades sur mon visage lubrifié. En se redressant, elle a déposé un baiser sur mes lèvres, souriante comme rarement.

« Je ne suis pas prête de te laisser t’envoler, mister » déclara-t-elle.

_ Même les meilleures choses ont une fin, lui répondis-je, téméraire sur ce coup-là.

_ Tu en as assez ? s’inquiéta-t-elle

_ On t’aime, mais on te craint…

_ Tu ?

_ Mes excuses. On vous aime, mais on vous craint, repris-je, en me fourvoyant

_ L’heure n’est plus au vouvoiement. Tu me crains ?

_ Parfois, oui. Et les autres aussi ».

Elle étouffa un rire, s’assit en face de moi, dans une posture moins stricte qu’à l’accoutumée.

« Je sais ce que mes soumis ressentent. Mais si tu penses à Mylène, tu te trompes. Elle est fondamentalement soumise. Je la repecte, je l’admire aussi. Et ce qu’elle subit lui procure beaucoup de plaisir. Cette fille sait ce qu’elle veut, bien plus qu’il n’y parait. » m’expliqua-t-elle.

Son discours était quelque peu rassurant. J’entrevoyais des limites dans son action. Son immense talent d’actrice la rendant parfois si ténébreuse et autoritaire qu’elle transformait l’imaginaire en réel, qu’on finissait par la croire d’une cruauté sans limite.

« Et pour Jessy ? repris-je, essayant d’être subtil

_ Elle est bien là où elle est. Elle apprend ».

Elle refusa de me dire où elle était, ni même ce qu’elle faisait. A nouveau, je craignais le pire…pour moi. Pour ma jalousie naissante envers cette créature qui avait à l’évidence conquis tous mes sens, et nombre de mes pensées. Je ne dérogeais pas à mon envie de la retrouver.

« Bien, nous n’avons pas fini » reprit Angélique, fouillant dans le coffre en osier. Elle posa des vêtements de latex noirs, près de moi, et termina de me lubrifier le corps à l’huile. Lorsqu’elle empoigna une catsuit, je fus envoûté par le craquement du latex que l’on malaxe. Elle ouvrit la tenue, y inséra mes jambes, mes reins, puis détacha mes poignets pour achever d’installer la divine combinaison sur mon corps. Elle prit soin de ne rien pincer, alors qu’elle refermait la tenue. Chaque cran de la fermeture éclair collait le latex sur ma peau, j’écarquillais les yeux pour en savourer la vision, alors que mon corps se délectait déjà de la sensation unique. Elle ajouta de petits gants courts sur mes mains, ainsi qu’un corset de latex.

« Tu feras une poupée sensationnelle » dit-elle.

Elle réalisa son souhait. Par-dessus ma tenue, elle enfila une robe noire de latex, très moulante, tombant sur les cuisses. Elle me fit enfiler de longues cuissardes de vinyl, très haut perchées. Elle compléta ma tenue par un masque, béant sur la bouche et le nez, et percé de minuscules petits trous sur les yeux, et acheva son œuvre en passant sur moi une veste de latex, tombante sur les fesses. Je fus baillonné, et de nouveau menotté, et enchainé, du cou jusqu’aux poignets, des poignets jusqu’aux cuisses. La séance vestimentaire dura un bon moment. Entre chaque élément, Angélique faisait une nouvelle fois durer le plaisir, son plaisir, notre plaisir.

Je controlais ma respiration, plus compliquée sous le latex. Puis Angélique posa une laisse sur mon cou, et m’ordonna de marcher dans la pièce, d’opérer un va-et-vient. Par deux fois, mon pied perché plia, et je me rattrapais au fauteuil. Mais chacun de mes pas claquait sur le carreau, comme ceux d’Angélique. J’avais apprivoisé ce bruit, et maintenant, je l’adorais.

« Nous allons sortir d’ici » annonça-t-elle.

Nous avons retraversé le couloir. J’étais tenu en laisse par Angélique, qui se déhanchait devant moi. Je penais à marcher, quoique je commençais à y parvenir de plus en plus sereinement.

De retour dans la grande salle du sous-sol, Mylène était toujours là, au centre. Enfin, j’ai reconnu son latex, serré comme un toast entre deux hommes, dessus et dessous. Elle offrait les délices de sa langue à un troisième, debout sur son visage. Depuis combien de temps était-elle là ? Que s’était-il passé entre temps ? La table massive avait été recouvert d’un long drap de vinyle noir, sur lequel on distinguait aisément de nombreuses taches blanches. L’attroupement autour de la soumise était bien moindre, beaucoup avaient dû finir leur affaire et vaquer à d’autres occupations. Mais Mylène était encore là, et je doute que les hommes qui restaient auprès d’elle étaient ceux du début. A l’évidence, elle vivait son Marathon à elle.

Ma compassion s’est vite muée en un délice pervers et honteux. L’idée de sa performance m’excitait, je doit l’avouer. Et si je n’avais pas été enchainé de la sorte, je serais volontiers allé voir les choses de plus près et, pourquoi pas, participer.

Il devait être tard. La musique n’était plus qu’un fond sonore d’ambiance. L’assistance était davantage éparpillée, et à peine plus nombreuse que lorsque j’étais descendu avec Marie…C’est au moment où je pensais à notre arrivée commune que j’ai cru l’apercevoir. Dans l’ombre de l’une des cavités de pierre, une jeune fille blonde, portait la même tenue que moi. Elle était agenouillée sur un coussin, tenue en laisse par les deux hommes qui s’étaient attablés avec nous. La tête baissée, les bras le long du corps, les mains posées sur le coussin, elle était figée, et ne pouvait de toute manière aller bien loin. Sa vue m’a d’abord intrigué, et je me fiais à la crinière blonde qui dépassait du masque pour conclure qu’il s’agissait de ma recrue. Ses formes étaient identiques, sa taille aussi. Tout au moins, selon mon souvenir.

Nous nous sommes immobilisés non loin d’elle, et lorsque, baillonné, j’émis quelques bruit pour interpeller ma Maîtresse, elle me le confirma : « oui, c’est bien elle ». Marie avait été latexée et soumise. Mais par quel procédé ? La chaleur montait en moi. Je ne l’avais jamais imaginé en poupée de caoutchouc, et elle en était ravissante, tant ses formes étaient bien adaptées à la matière.

J’aperçus dans une autre alvéole de pierre une femme, assises, les jambes écartées devant lesquelles se tenait la tête d’un homme, visiblement en plein festin. Elle caressait ses cheveux, remuait sa poitrine. Mon espoir fut vite brisé : ce n’était pas Jessy. Après un temps de réflexion, je concluait que c’était préférable, pour le coup.

Guillermo nous est apparu quelques instants plus tard, sortant de l’attroupement autour de Mylène. Il alla récupérer Marie, qu’il ramena vers nous avec sa laisse. Les deux hommes qui l’entouraient disparurent des lieux.

La musique cessa presque totalement, on nous souhaita une bonne fin de nuit, les lumières devinrent plus basiques. On entendait vêtements de Mylène plier sous les coups des corps, son souffle haletant, et ses nombreux gémissements, quelque peu étouffés lorsqu’elle était occupée à savourer un nouvel homme. Ils furent cinq, puis quatre, plus que trois…

Je commençais à avoir sérieusement chaud. Mais, dans ma tenue dense, cette chaleur était particulièrement agréable. Elle se mêlait à l’odeur ambiante de latex, que nous dégagions à peu près tous. Je gigotais un peu par moments, pour que la fine couche de sueur qui se formait dans mon vêtement ne le fasse glisser sur ma peau. Sous ma robe tombante sur ma catsuit de latex, j’avais une formidable érection.

J’essayais de croiser le regard de Marie, mais elle gardait les yeux dirigés au sol. Elle ne disait rien, ne bougeait pas, et je me sentais coupable dans cette affaire. C’étaient Mylène et Jessy qui s’étaient rendues chez Angélique, mais c’était moi qui avait amené Marie à la Maîtresse de maison. Visiblement, elle ne comptait pas en rester là avec sa recrue.

La danse autour de Mylène s’acheva sur un dernier râle masculin. Son latex rouge était largement entaché, mais moins que le long drap de vinyl, sur lequel elle étalait les semences avec ses bras, ses jambes et son dos. Angélique se rapprocha d’elle, récupéra quelques traces sur son gants, qu’elle offrit à son incroyable soumise. Mylène s’éxécuta, étala les zones trop visibles sur elle-même, pour les faire disparaître, puis se releva. Sa Maîtresse posa également une laisse autour d’elle, et Guillermo récupéra les dernières affaires. Nous fûmes les derniers à remonter à la surface, dans un lieu vide, où seuls quelques employés terminaient de nettoyer leur lieu de travail. Certains regards se posèrent sur nous avec envie, ou curiosité. D’autres paraissaient habitués au spectacle que nous leur offrions.

A l’air libre, sur le parking, j’ai aimé la caresse du froid de la fin de la nuit sur mes jambes. On sentait poindre la lueur de l’aube, ma transpiration refroidissait, je débordais d’appétit sexuel dans cette tenue, et à la vue de mes comparses latexées. J’aimais le léger tintement de nos chaines, tenues par Angélique, qui avait pris le soin de saluer une partie du personnel à la sortie. Guillermo rapprocha le véhicule, je fus placé derrière, entre Mylène et Marie. Nous sommes repartis sans Jessy. Mais j’étais bien, cette tenue m’avait tout fait oublier. Débarrassé de nos baillons, je n’ai pas résisté, à l’arrière de la voiture, à embrasser Marie, puis Mylène. Et Marie m’a souri.

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